Le mariage chrétien (3) - Défis - Le pardon

Défis du mariage -Le pardon

L’origine comme la fin du mariage étant l’amour, le pardon de l’autre conjoint est le premier défi auquel sont confrontés les époux. Sans pardon, lorsque tout ce qui peut être dit ou fait peut être retenu contre soi, le mariage devient vite un lourd fardeau difficile à porter car l’amour s’étiole. Un indice qu’un pardon reste toujours à accorder réside dans le rappel de faits passés qu’ils soient survenus hier, il y a une semaine, un mois, une année voire une ou plusieurs décennies.

Le pardon à accorder pour préserver le mariage comme communauté d’amour s’étend toutefois bien au-delà du conjoint. Nous avons vu plus haut Joël Guibert comparer l’être humain à une fontaine. Écoutons-le s’exprimer de nouveau dans le cadre de cette même comparaison : « Pour reprendre l’image évoquée plus haut, notre cœur en forme de fontaine reçoit l’amour pour mieux le redonner. Il faut bien voir que notre cœur ne comporte pas plusieurs portes compartimentées : une par laquelle passerait l’amour de Dieu, une autre pour l’amour du prochain et enfin une troisième pour le juste amour de soi. Non, l’amour de Dieu comme l’amour pour le prochain et pour soi-même traversent une seule et unique porte » (op cit, p.282). Qui ferme la porte de son cœur par le refus de pardonner une personne, même si cette dernière lui est étrangère, ferme également la porte de son cœur à son conjoint et à Dieu. J’ai connu à deux moments différents de ma vie des personnes qui refusaient de pardonner un préjudice subi de la part d’un patron et cela pas même dans leur emploi actuel ou pour la même organisation. Eh bien ! toutes deux ont vu leur mariage s’écrouler comme un château de cartes en dépit d’une union apparemment heureuse. Si tel est l’impact potentiel d’un pardon refusé à des personnes étrangères au couple, on peut imaginer l’effet dévastateur de pardons refusés au conjoint sur la viabilité du mariage.