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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Le coeur de l'homme

 

 

Le cœur de l’homme

 

Jésus disait à ses disciples : " Jamais un bon arbre ne donne de mauvais fruits; jamais non plus un arbre mauvais ne donne de bons fruits. Chaque arbre se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. L'homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l'homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du cœur.

 

Luc 6, 43-45.

 

 

Qu’est-ce que le cœur de l’homme ? Comme je n’ai pas la prétention de pouvoir l’expliquer voyons ce qu’en dit le livre Vocabulaire de théologie biblique (Éditions du Cerf 1970) :

 

Les résonnances qu’éveille le mot « cœur » ne sont pas identiques en hébreu et en français. Certes le sens physiologique est le  même (2 S 18, 14; Os 13, 8), mais les autres usages du mot diffèrent sensiblement. Dans notre façon actuelle de parler, « cœur » n’évoque guère que la vie affective. L’hébreu conçoit le cœur comme le « dedans » de l’homme en un sens beaucoup plus large. En plus des sentiments (2 S 15, 13; Ps 21, 3; Is 65, 14), le cœur contient aussi les souvenirs et les idées, les projets et les décisions. Dieu a donné aux hommes « un cœur pour penser » (Si 17, 6); le psalmiste évoque « les pensées du cœur » de Dieu lui-même, c’est-à-dire son plan de salut qui subsiste d’âge en âge (Ps 33, 11). « Largeur de cœur » (1 R 5, 9) évoque l’étendue du savoir, « donne-moi ton cœur » peut signifier « prête-moi ton attention » (Pr 23, 26) et « cœur endurci » comporte le sens d’esprit bouché. Suivant le contexte, le sens peut se restreindre à l’aspect intellectuel (Mc 8, 17) ou au contraire s’étendre (Ac 7, 51). Il faut souvent remonter par-delà les distinctions psychologiques jusqu’au centre de l’être, là où l’homme dialogue avec lui-même (Gn 17, 17; Dt 7, 17), assume ses responsabilités, s’ouvre ou se ferme à Dieu. Dans l’anthropologie concrète et globale de la Bible, le cœur de l’homme est la source même de sa personnalité consciente, intelligente et libre, le lieu de ses choix décisifs, celui de la Loi non écrite (Rm 2, 15) et de l’action mystérieuse de Dieu. Dans l’AT comme dans le NT, le cœur est le lieu où l’homme rencontre Dieu, rencontre qui devient pleinement effective dans le cœur humain du Fils de Dieu.

 

Lorsque nous associons le cœur à l’amour, nous sommes dans la vérité car là est le lieu de rencontre avec Dieu qui est Amour (1 Jn 4, 8). Le cœur est également le lieu de la connaissance car nous ne pouvons pas aimer qui ou ce que nous ne connaissons pas ou connaissons mal. A-t-on déjà entendu dire de quelqu’un qu’il « aimait » les maths alors qu’il n’y comprend rien ? Ainsi en va-t-il pour Dieu.

 

Mais voilà qu’il existe deux « amours » qui se disputent ce cœur : amour de soi jusqu’au mépris de Dieu (et de l’autre), amour de Dieu (et de l’autre) jusqu’au mépris de soi (Augustin d’Hippone), le premier constituant une contrefaçon du second et même son antithèse car l’amour véritable est don alors que le premier cherche à acquérir pour lui. Ainsi donc, le cœur est-il le lieu d’un choix décisif celui de s’ouvrir ou de se fermer à Dieu duquel découle celui de s’ouvrir ou de se fermer aux autres. Il s’agit ici de choix mutuellement exclusifs : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres: ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent » (Lc 16, 13).

 

Tout part de l’inclinaison du cœur, paroles et actes : L'homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l'homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du cœur.

 

Que faut-il faire pour que notre cœur penche « du bon côté » ? Chercher à connaître Dieu, le moyen privilégié résidant dans la lecture fréquente des saintes Écritures où Il s’est révélé à nous. Nous pouvons aussi faire la demande au Père céleste qu’Il se révèle de quelque manière à nous par l’intercession de son Fils, ce qui ne demeurera pas sans réponse ainsi que ce dernier nous l’a promis « ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom » (Jn 16, 23). Que personne ne s’y trompe ! Nous ne verrons pas Dieu face à face (1 Co 13, 12) car cette vision est réservée pour l’éternité. Cependant, nous pouvons être assurés que le Dieu qui a fait sentir sa présence à Élie dans le bruit d’une brise légère (1 R 19, 12), touchera notre cœur par une délicate onction de son Esprit d’Amour. Enfin, la fréquentation régulière des sacrements, particulièrement celui de l’Eucharistie, constitue un moyen de choix pour « garder le contact » avec ce Dieu qui se cache. Le sacrement de réconciliation représente, quant à lui, le moyen voulu par Dieu pour restaurer la capacité du cœur à aimer, ce cœur blessé par les choix contraires à l’amour véritable. Enfin, l’oraison « habitue » le cœur à se rendre disponible à la présence de Dieu en lui si bien que les effets de cette dernière dépassent largement le temps consacré à cette activité.

 

 

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