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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Défi éthique de la gouvernance - Incidences pour le gestionnaire de la conception chrétienne du travail

Les incidences pour le gestionnaire

Le travail occupant une haute importance dans le plan de Dieu pour le cheminement de l’homme et son salut, le rôle du gestionnaire consistera à créer un environnement propice pour que ceux qui sont sous sa charge développent et utilisent pleinement les capacités qui sont leurs et en fassent profiter le plus grand nombre.

Le patron doit toujours avoir en mémoire que la finalité de l’activité humaine, du travail et même des périodes de repos, est l’homme lui-même : « Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat »[1] (Il ne lui faut jamais perdre de vue que celui qui exécute le travail n’est pas un facteur de production parmi d’autres, telles les machines, mais un être humain doué de raison et de sentiments : « Il n'y a en effet aucun doute que le travail humain a une valeur éthique qui, sans moyen terme, reste directement liée au fait que celui qui l'exécute est une personne, un sujet conscient et libre, c'est-à-dire un sujet qui décide de lui-même. »[2] La direction d’une organisation devra, entre autres choses, prévoir des mécanismes par lesquels les travailleurs pourront participer à la prise de décision ainsi que l’y incite la constitution apostolique Gaudium et Spes :

Dans les entreprises économiques, ce sont des personnes qui sont associées entre elles: c'est-à-dire des êtres libres et autonomes, créés à l'image de Dieu. Aussi, en prenant en considération les fonctions des uns et des autres, propriétaires, employeurs, cadres, et en sauvegardant la nécessaire unité de direction, il faut promouvoir, selon des modalités à déterminer au mieux, la participation active de tous à la gestion des entreprises. Et, comme bien souvent ce n'est déjà plus au niveau de l'entreprise, mais à des instances supérieures, que se prennent les décisions économiques et sociales dont dépend l'avenir des travailleurs et de leurs enfants, ceux-ci doivent également participer à ces décisions, soit par eux-mêmes, soit par leurs représentants librement choisis.[3]

À cet effet, « Le Magistère reconnaît le rôle fondamental joué par les syndicats de travailleurs »[4] « auxquelles reviennent en plus de leurs fonctions défensives et revendicatives, à la fois une représentation tendant à « la bonne organisation de la vie économique » et à l'éducation de la conscience sociale des travailleurs ».[5] Ainsi, les syndicats doivent-ils être perçus comme des partenaires qui donnent voix à ceux qui autrement risqueraient d’en être privés assurant leur dignité.

Dans la même veine, les décideurs doivent concevoir une organisation du travail qui évite de restreindre ceux qui le réalisent à des tâches qui portent atteinte à la leur dignité parce qu’elles sont si limitées et répétitives qu’elles pourraient se faire mécaniquement sans intervention humaine. Les gestionnaires doivent également constamment réexaminer les processus de l’organisation pour y détecter et éliminer les opérations sans valeur ajoutée qui non seulement plombent les résultats de l’entreprise mais encore ne contribuent pas à la mise en valeur de ceux qui les exécutent.

 

[1] Mc 2, 27

[2] Jean-Paul II, Lettre encyclique Laborem exercens, 6

[3] Concile Vatican II, Constitution apostolique Gaudium et spes, 68.1

[4] Conseil pontifical « Justice et paix », Compendium de la doctrine sociale de l’Église, 305

[5] Ibid. 307

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