Gardez-vous des idoles

6 Janvier 2017

Bien-aimés, voici l’assurance que nous avons auprès de Dieu : si nous faisons une demande selon sa volonté, il nous écoute. Et puisque nous savons qu’il nous écoute en toutes nos demandes, nous savons aussi que nous obtenons ce que nous lui avons demandé. Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui n’entraîne pas la mort, il demandera, et Dieu lui donnera la vie, – cela vaut pour ceux dont le péché n’entraîne pas la mort. Il y a un péché qui entraîne la mort, ce n’est pas pour celui-là que je dis de prier. Toute conduite injuste est péché, mais tout péché n’entraîne pas la mort. Nous le savons : ceux qui sont nés de Dieu ne commettent pas de péché ; le Fils engendré par Dieu les protège et le Mauvais ne peut pas les atteindre. Nous savons que nous sommes de Dieu, alors que le monde entier est au pouvoir du Mauvais. Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu nous donner l’intelligence pour que nous connaissions Celui qui est vrai ; et nous sommes en Celui qui est vrai, en son Fils Jésus Christ. C’est lui qui est le Dieu vrai, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles.

Première lettre de Jean 5, 14-21

Qu’est-ce qu’une idole ? Le Dictionnaire encyclopédique d’éthique chrétienne (Cerf, Paris 2013, p. 1116 nous en donne la définition suivante :

Le mot « idole » vient du grec eidôlon (au neutre) qui peut être traduit par « fantôme » ou « portrait », mais aussi par « image conçue dans l’esprit » (Sonnet, 2003, p. 14). Toutefois, en rester à cette seule sémantique de l’idole reviendrait à occulter la dynamique du processus humain de l’idolâtrie, comprise plus largement comme la fabrication de faux absolus, comme inversion de valeurs ou encore comme perversion de priorités.

Succinctement, l’idole est tout ce qui détourne de Dieu et de sa volonté d’amour. Au premier chef, nous retrouvons l’argent : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres: ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent » (Lc 16, 13). En quoi l’argent est-il une idole ? D’abord en ce qu’il incline à mettre sa confiance, sa sécurité, en lui plutôt que dans le Dieu Tout-Puissant, l’expression illustrant le mieux cette réalité étant la « sécurité financière ». De plus, en assignant une valeur à toute activité humaine et / ou à son produit, l’argent vient à nier la gratuité, caractéristique principale de l’amour recherché par Dieu. Ce refus de la gratuité peut parfois être subtil tel chez certaines personnes qui pensent s’acheter un coin de paradis en contribuant monétairement et généreusement à l’Église et aux bonnes œuvres, l’attente d’une récompense, rendre Dieu redevable envers nous, revenant dans les faits à refuser la gratuité du salut et conséquemment l’amour de Dieu pour nous. Enfin, l’argent fait de nous des esclaves ainsi que l’illustre l’adage cité par Kant : tout homme a son prix pour lequel il se vend, nous détournant de la liberté d’enfants que Dieu souhaite pour nous.

Une autre forme répandue d’idolâtrie consiste à placer notre volonté avant celle de Dieu, de faire un absolu de nos désirs, de notre volonté propre. C’est là l’essence même du péché des origines : « vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal » (Gn 3, 5), décider par nous-mêmes de ce qui est bien ou mal sans égard à ce que Dieu nous a donné comme directives dans les livres sacrés.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)

Je m’attache à Dieu seul et à sa volonté telle que manifestée dans les livres sacrés, notamment dans le Nouveau Testament. J’aime donc je donne sans attente de retour. J’essaie d’éviter le piège de l’idolâtrie, de faire une fin de ce qui ne sont que des moyens. Je fais de Dieu et de sa volonté manifestée dans sa Parole mon unique fin. Je m’efforce d’éviter de tomber dans le piège de l’argent qui consiste à tout vouloir « monnayer ».