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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Bible et morale (14)

2.5 La finalité.

 

L’espérance d’une vie future avec Dieu, fondée sur la résurrection de Jésus, fournit une motivation décisive pour rechercher et observer la volonté de Dieu, celle-ci étant considérée comme norme de l’agir moral. Jésus affirme très fermement la résurrection des morts. L’unique valeur suprême de Jésus, c’est l’union avec le père qu’il vit d’abord et avant tout en accomplissant sa volonté, modèle qu’il laisse en exemple à ses disciples. Il y a un seul chemin pour sauver sa vie : rester en union avec Jésus et avec son Évangile : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive. En effet, qui veut sauver sa vie la perdra; mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera » (Lc 8, 34-35).

 

Par le sacrifice de leur vie, le martyrs témoignent de certains critères essentiels de l’agir chrétien : le primat absolu de Dieu et son droit de réclamer l’héroïsme ou la renonciation à toute valeur, au nom de la fidélité qui lui est due; le rapport entre un présent éphémère et un avenir qui rétablit le salut comme le bien suprême, dépassant toutes les dimensions de la vie terrestre; l’appel à se conformer au Christ et l’imitation de son exemple.

 

Pour Paul, parce que le Christ ressuscité nous précède dans la condition eschatologique, le monde des valeurs terrestres ne disparaît pas, certes, mais il est redimensionné, ramené à ses proportions réelles, relativisé. Le fait qu’à la fin chacun aura à rendre compte à Dieu pour soi-même (Rm 14, 12), doit nous pousser à vivre de manière responsable.

 

L’Apocalypse met en lumière certains choix moraux qui sont exigés de l’Église : Convertis-toi ! (2, 5.16; 3, 1.19), Ne crains rien de ce que tu vas souffrir ! (2, 10), Ce que vous avez, tenez-le fermement jusqu’à ce que je revienne (2,25) mais surtout, l’Église se voit prescrire l’exigence incontournable de l'écoute de l’Esprit. L’Apocalypse met en opposition le système terrestre corrompu par le démoniaque et le système du Christ auquel les chrétiens doivent coopérer pour en faire pénétrer les valeurs dans l’histoire et la mener ainsi à sa pleine réalisation. La venue du Christ au cœur de l’histoire connaît un développement progressif auquel participe activement l’Église.

 

Certes, la vie humaine concerne d’abord le présent, unique moment où s’exercent sa responsabilité et son engagement. Le présent se signale par des limites bien visibles : ses imperfections et son caractère éphémère. L’espérance illusoire placée dans le présent et la déception qui s’en suit immanquablement peuvent provoquer la fuite dans l’idéologie de consommation excessive, elle-même source de nouvelles déceptions. La foi impose le dépassement de l’immédiat en rattachant à l’éternelle stabilité de Dieu. L’espérance apporte une anticipation du futur et engage l’homme dans un dialogue d’amour avec Dieu. L’espérance du Royaume impose l’obligation au croyant de s’engager à établir un ordre social toujours plus proche de celui pour lequel son Rédempteur est mort et que de jour en jour il continue de mettre en place jusqu’à sa parfaite réalisation. La foi en la résurrection des corps et la transformation finale du monde créé ajoutent une motivation supplémentaire aux engagements relatifs à l’écologie et au respect de la vie.

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