Exemple

Vaines se veulent les paroles que ne viennent appuyer l’exemple de vie. Walk the talk disent les anglophones. Ce que nous sommes parle plus fort que ce que nous disons. Les paroles, à moins que l’exemple de vie ne viennent les appuyer, ne sont qu’un souffle qui pénètre dans une oreille de l’auditeur pour ressortir par l’autre sans y laisser d’empreinte.

L’apôtre Paul connaît bien l’importance de la foi vécue aussi ne manque-t-il pas de remémorer au souvenir de son disciple Timothée l’exemple de celle de sa mère et de sa grand-mère : « J'évoque le souvenir de ta foi sincère : c'était celle de Loïs, ta grand-mère, et de ta mère Eunikè, et je suis convaincu que c'est la même foi qui t'anime aussi » (2 Tm 1, 5).

On dit dans les Évangiles que : « Parmi ses disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller » (Lc 10, 1). Pourquoi Jésus les a-t-il envoyés deux par deux ? Je crois que c’était pour qu’ils puissent montrer par l’exemple de leur relation, la charité qui anime ceux qui ont décidé de suivre le Christ et d’adopter sa loi nouvelle d’amour, ce qui aurait été difficile, voire impossible, s’ils étaient partis chacun de leur côté. Par ailleurs, l’amour est comme un feu, ce qui fait dire à Jésus : « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé! » (Lc 12, 49). J’utilise le bois comme chauffage d’appoint dans les grands froids et je me suis rendu compte que le feu augmente en intensité dès qu’il y a deux bûches. De même, les disciples devaient-ils être deux par deux pour qu’augmente la chaleur de leur amour et qu’ils puissent en irradier ceux vers lesquels le Maître les a envoyés, tout comme les artistes chargés de « réchauffer » la salle en première partie d’un spectacle avant que la vedette principale ne se produise. Ainsi, après avoir vu la charité en action, les enseignements de Jésus sur l’amour risquaient-ils plus de rencontrer des oreilles attentives qui les méditent dans leur cœur.

Nous disons-nous croyants, quel témoignage notre conduite rend-elle à notre foi ? Peut-on qualifier notre conduite, par l’exemple qu’elle donne, d’apostolat, « d’activité du Corps mystique » qui tend à « étendre le règne (d’amour) du Christ à toute la terre » (Vatican II: AA 2) ?