Fécondité

Le disciple que Jésus aimait reconnaît la touche de Dieu dans le fait que leurs efforts ont été couronnés de succès après qu’ils eurent écouté l’inconnu qui leur recommandait de jeter le filet à droite de la barque. Pierre avait décidé de sa propre initiative de partir pêcher et les autres l’avaient suivi. Toute la nuit ils avaient peiné sans obtenir de résultat. Et voilà que jetant le filet sur la seule parole de cet inconnu, ils font une pêche miraculeuse ! C’est dire toute l’importance que Dieu attache à l’obéissance ! Cet épisode n’est d’ailleurs pas sans rappeler une autre pêche miraculeuse survenue auparavant et relatée par Luc où Pierre qui s’appelait alors Simon est plus explicite dans le fait qu’il agit par obéissance: « Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais lâcher les filets » (Lc 5, 5). Certains objecteront : comment peut-on parler d’obéissance, ils ne savent même pas qui est celui qui leur parle ? Le fait est que Dieu ne s’adresse qu’exceptionnellement aux hommes de façon directe. Il utilise des intermédiaires. Ainsi quiconque agit sur les recommandations d’un homme qu’il perçoit être un intermédiaire divin, obéit à Dieu lui-même et se dispose à voir ses efforts porter tout le fruit espéré et même davantage ! Par ailleurs, c’est faire preuve de grande sagesse que de demander à Dieu le discernement nécessaire pour entreprendre des actions qui soient conformes à sa Volonté, de lui demander de féconder nos efforts et, surtout, de Lui rendre la gloire qui Lui revient dans l’obtention des résultats à l’instar du disciple : « C'est le Seigneur ! » Cette dernière étape, reconnaître la « main de Dieu » dans les succès obtenus est essentielle car elle prédispose, pour ainsi dire, Dieu à agir de nouveau en notre faveur dans le futur alors que celui qui usurpe une gloire qui n’est pas sienne s’expose à connaître éventuellement l’échec car il ne pourra désormais compter que sur les efforts auxquels il a imputé sa réussite à savoir les siens propres. Il en va d’ailleurs de même dans la « vraie vie » où ceux qui s’attribuent un mérite qui revient de droit à leurs collaborateurs en viennent à bénéficier d’une contribution minimale de la part de ces derniers et se privent, à leur insu, d’idées novatrices et de petits « extras » qui font toute la différence entre la réussite et une performance ordinaire, voire l’échec dans certains cas.