Révélation des pensées intimes du coeur

 Cet épisode survient immédiatement après que Marc ait rapporté les paroles de Jésus à l’effet que « Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat » (Mc 2, 27). Le respect d’une même journée chômée par tous se veut le rappel que le travail n’est pas une fin en soi mais un moyen mis à la disposition de l’homme pour retrouver une partie de la dignité dont le péché l’a privé : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » (Gn 3, 19). Que tous s’arrêtent en même temps permet le rapprochement des uns et des autres, particulièrement les membres d’une même famille, et que se cultive cet amour qui est la finalité de l’homme et l’unique désir de Dieu.

L’agir de Dieu est le modèle de l’agir humain. Si Dieu a " repris haleine " le septième jour (Ex 31, 17), l’homme doit aussi " chômer " et laisser les autres, surtout les pauvres, " reprendre souffle " (Ex 23, 12). Le Sabbat fait cesser les travaux quotidiens et accorde un répit. C’est un jour de protestation contre les servitudes du travail et le culte de l’argent (cf. Ne 13, 15-22 ; 2 Ch 36, 21). (CEC 2172).

Dans cet épisode on voit se réaliser la prophétie de Syméon : « Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction afin que se révèlent les pensées intimes de bien des cœurs » (Lc 2, 34-35). Alors que Dieu veut l’amour, que le sabbat a été instauré pour créer des conditions propices pour que se manifeste l’amour, nous voyons que certains de ses plus ardents défenseurs l’ont dénaturé en en faisant un moyen d’asservissement. L'endurcissement de leurs cœurs, leur manque d’amour, est tellement grand qu’ils projettent même l’homicide afin de faire prévaloir leur vision des choses : Une fois sortis, les pharisiens se réunirent avec les partisans d'Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr.

Certaines personnes accusent « la religion », comme elles le disent,  de bien des maux. Dieu est Amour (1 Jn 4, 8). Toute spiritualité qui n’a pas pour fin l’amour rate sa cible. Ceux qui se disent chrétiens et dont les actions n’ont pas pour finalité l’amour pervertissent la religion dont ils se réclament car le message de leur maître le Christ est sans ambiguïté : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.et tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mc 12, 30-31).