Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
11 Février 2023 parole du jour
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Alors, Dieu vous a vraiment dit : “Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin” ? » La femme répondit au serpent : « Nous mangeons les fruits des arbres du jardin. Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.” » Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il était agréable à regarder et qu’il était désirable, cet arbre, puisqu’il donnait l’intelligence. Elle prit de son fruit, et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea. Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus. Ils attachèrent les unes aux autres des feuilles de figuier, et ils s’en firent des pagnes. Ils entendirent la voix du Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour. L’homme et sa femme allèrent se cacher aux regards du Seigneur Dieu parmi les arbres du jardin. Livre de la Genèse 3, 1-8 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Depuis la nuit des temps, la tentation est présente pour la créature de vouloir se faire l’égale de son Créateur. Cette tentation résulte d’un mélange, d’une part, d’orgueil, ce péché à la source des autres, l’amour désordonné de soi-même engendrant une coupure de l’amour de Dieu et du prochain, et, d’autre part, de l’envie qui en découle, celui qui est tourné vers lui-même souffrant de ne pas tout posséder et de voir en d’autres ce qui lui échappe. On dit que ce fut là le lot des anges déchus desquels le livre de la Sagesse dit qu’ils cherchèrent à entraîner les hommes à leur suite : « Oui, Dieu a créé l'homme pour l'incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature; c'est par l'envie du diable que la mort est entrée dans le monde: ils en font l'expérience, ceux qui lui appartiennent! » (Sg 2, 23-24) Cette tentation de vouloir s’élever jusqu’à Dieu est aussi exprimée dans le récit de Babel sous la forme de la tour érigée par les habitants pour que son sommet touche le ciel (Gn 11, 1-5). Cette tentation est aussi rapportée en Isaïe qui bien qu’elle puisse viser un personnage particulier n’en concerne pas moins tous les hommes susceptibles de l’imiter : « Comment es-tu tombé du ciel, étoile du matin, fils de l'aurore? As-tu été jeté à terre, vainqueur des nations? Toi qui avais dit dans ton cœur: J'escaladerai les cieux, au-dessus des étoiles de Dieu j'élèverai mon trône, je siégerai sur la montagne de l'Assemblée, aux confins du septentrion. Je monterai au sommet des nuages, je m'égalerai au Très-Haut. Mais tu as été précipité au shéol, dans les profondeurs de l'abîme. » (Is 14, 12-15) Nous pourrions ne pas nous sentir concernés par de tels récits. Et pourtant… Nous cherchons à nous faire les égaux de Dieu quand nous refusons de voir le péché et ses effets en nous. À l’instar des habitants de Babel nous cherchons à nous élever par nous-mêmes jusqu’à Dieu lorsque nous pensons nous acheter un coin de ciel par nos prières, nos dons, nos bonnes actions… plutôt que d’accueillir le salut comme un don gratuit de Dieu, de son infinie Miséricorde.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je demande au Seigneur de me préserver de l’orgueil et de me garder dans l’humilité, de me contenter du lot qui est le mien en investissant d’un amour extraordinaire les actions les plus ordinaires, un amour extraordinaire parce que pas mon propre amour, mais l’amour de Dieu Lui-même, l’amour qu’Il souhaite exprimer à travers moi et auquel je consens à collaborer. Au final, je n’attends le salut, que Dieu m’élève jusqu’à Lui, qu’en vertu de son infinie Miséricorde.