Qui accueille un prophète recevra une récompense de prophète

Un jour, Élisée passait à Sunam ; une femme riche de ce pays insista pour qu’il vienne manger chez elle. Depuis, chaque fois qu’il passait par là, il allait manger chez elle. Elle dit à son mari : « Écoute, je sais que celui qui s’arrête toujours chez nous est un saint homme de Dieu. Faisons-lui une petite chambre sur la terrasse ; nous y mettrons un lit, une table, un siège et une lampe, et quand il viendra chez nous, il pourra s’y retirer. » Le jour où il revint, il se retira dans cette chambre pour y coucher. Puis il dit à son serviteur : « Que peut-on faire pour cette femme ? » Le serviteur répondit : « Hélas, elle n’a pas de fils, et son mari est âgé. » Élisée lui dit : « Appelle-la. » Le serviteur l’appela et elle se présenta à la porte. Élisée lui dit : « À cette même époque, au temps fixé pour la naissance, tu tiendras un fils dans tes bras. »

Deuxième livre des Rois 4,8-11.14-16a.

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. ».

Matthieu 10, 37-42.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Jésus est véritablement venu non pas abolir, mais accomplir la Loi et les Prophètes (Mt 5, 17). Tout est continuité en Dieu. Quand Jésus parle d’accueillir l’autre, il se situe dans la longue tradition hébraïque d’hospitalité. Là où il mène les textes sacrés anciens à une plus grande perfection est qu’il donne l’explication à savoir pourquoi l’hospitalité ne demeurera pas sans récompense : qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé ; qui accueille l’autre accueille non seulement cet autre, mais le Dieu qui l’a créé et en qui Il est présent, à plus forte raison si cet autre est un serviteur de Dieu. La tradition hébraïque prônait l’accueil de la veuve et de l’orphelin. Jésus étend le devoir de prêter assistance et la récompense associée à ce geste d’amour à l’ensemble de plus petits. Ce devoir de prêter assistance est tellement important que Matthieu rapportera des propos similaires de Jésus au chapitre 25 de son évangile (32-46) : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! »

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Par amour de Dieu et du prochain, j’aide celui qui est dans le besoin. Inversement, je ne refuse pas l’aide qui m’est offerte par crainte de faire perdre une opportunité de cheminer vers le salut à celui qui me propose de me prêter assistance, l’amour étant un double mouvement de don et d’accueil, l’accueil de base étant de se faire les réceptacles de l’amour du Dieu qui nous a aimés le premier afin de le répandre autour de nous.