Leur faute procure aux nations païennes le salut

4 Novembre 2023

Je pose donc la question : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Pas du tout ! Moi-même, en effet, je suis Israélite, de la descendance d’Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n’a pas rejeté son peuple, que, d’avance, il connaissait. Ne savez-vous pas ce que dit l’Écriture dans l’histoire d’Élie lorsqu’il en appelle à Dieu contre Israël ? Il disait : Je pose encore une question : ceux d’Israël ont-ils trébuché pour vraiment tomber ? Pas du tout ! Mais leur faute procure aux nations païennes le salut, pour qu’ils en deviennent jaloux. Or, si leur faute a été richesse pour le monde, si leur amoindrissement a été richesse pour les nations, combien plus le sera leur rassemblement ! Frères, pour vous éviter de vous fier à votre propre jugement, je ne veux pas vous laisser dans l’ignorance de ce mystère : l’endurcissement d’une partie d’Israël s’est produit pour laisser à l’ensemble des nations le temps d’entrer. C’est ainsi qu’Israël tout entier sera sauvé, comme dit l'Écriture : De Sion viendra le libérateur, il fera disparaître les impiétés du milieu de Jacob. Telle sera pour eux mon alliance lorsque j’enlèverai leurs péchés. Certes, par rapport à l’Évangile, ils sont des adversaires, et cela, à cause de vous ; mais par rapport au choix de Dieu, ils sont des bien-aimés, et cela, à cause de leurs pères. Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance.

Lettre de Paul Apôtre aux Romains 11,1-2.11-12.25-29

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance.

Leur faute procure aux nations païennes le salut.

Leur faute a été richesse pour le monde.

Leur amoindrissement a été richesse pour les nations.

Nous nous trouvons ici au cœur du mystère du salut : de la prodigalité du Dieu qui est Amour et offre de manière ininterrompue à toute personne le secours de sa grâce sans égard à l’accueil reçu, de la liberté humaine d’accueillir ou non le don offert, une liberté dont Dieu a le plus grand respect parce que sans liberté il n’y a pas d’amour et qu’Il recherche notre amour, enfin, de l’inévitable réalisation du plan d’amour de Dieu qui, lorsque les premiers appelés se désistent, se tourne vers d’autres qui étaient prédestinés à des rôles de moindre importance de sorte que « la parole (la grâce) qui sort de ma bouche ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j'ai voulu et réalisé l'objet de sa mission. » (Is 55, 11)

« Où le péché s'est multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20)

« Ô heureuse faute qui nous valut un tel Rédempteur ! » (Exultet de la veillée pascale)

« Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » (Is 35, 4)

La réponse de Dieu à notre refus d’accueillir ou de contribuer à l’action de la grâce offerte, sa vengeance, sa revanche, c’est la manifestation de sa Miséricorde, le degré le plus élevé de l’amour qu’est le pardon, de donner à ceux qui se sont montrés indignes, plus qu’initialement même, le point culminant se trouvant dans la rédemption accomplie par la passion, la mort sur la croix et la résurrection du Christ.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

J’ouvre mon cœur à la grâce que Dieu m’offre généreusement et j’apporte mon humble contribution à ce que cette grâce porte aux destinataires finaux le fruit de l’amour que le Seigneur en attendait lorsqu’Il l’a mise à ma disposition. J’offre mon cœur et ma personne au Seigneur pour qu’Il y déverse les grâces que d’autres ont pu refuser ou mépriser afin qu’elles ne se perdent pas, et cela en dépit que je puisse me révéler moins qualifié que les destinataires premiers pour leur faire produire le fruit attendu. J’en appelle à la Miséricorde lorsque je me montre indigne de la mission d’amour dont j’ai été investi. J’en appellerai également à la Miséricorde lorsque je me présenterai au final devant Dieu afin qu’Il me rende totalement translucide de son Amour pour en baigner ceux qui m’auront survécu ou me suivront sur cette terre.