Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur

Douceur et humilité, deux traits caractéristiques de l’amour que l’on retrouve en Jésus qui est venu nous montrer le chemin qui conduit au Père, ce chemin qui a pour nom amour. Pour emprunter ce chemin, il faut nous faire petits, tout-petits même : « elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie » (Mt 7, 14) ; « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. » (Mt 19, 14) Dieu, qui est Amour, s’est fait tout-petit, totalement vulnérable sous la forme d’un poupon naissant pour entrer de manière perceptible en ce monde. Inversement, devons-nous nous faire tout-petits pour entrer dans son Royaume. Les petits enfants sont naturellement humbles, car ils se savent totalement dépendants de leurs parents. En quoi l’humilité est-elle essentielle à l’amour ? L’amour est don. Dès que nous commençons à penser devoir à notre activité propre ce que nous sommes, nous devenons moins enclins à donner, à redonner, à aimer et à pardonner. Quand le poison de l’orgueil envahit notre cœur, ce dernier devient une terre inhospitalière pour que l’Esprit vienne aimer en lui et à travers lui. Quand on sait que tout amour prend sa source dans le Dieu qui est Amour, il est inéluctable que l’amour se refroidisse alors. Inversement, nous avons Marie, mère de Jésus, qui a été si humble et si aimante que l’Amour a pris physiquement chair en son sein : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. » (Lc 1, 46-53)

Si l’humilité est à l’origine de l’amour, la douceur, quant à elle, en est la manifestation. Voici en quels termes Isaïe a prophétisé la douceur du Christ : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors. Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit » (Is 42, 1-3). La douceur prend son modèle en Dieu, ce Dieu qui ne contraint personne, mais au contraire attend patiemment que nous revenions dans de meilleures dispositions quand nous nous écartons de Lui. Cette douceur de Dieu, ce souci qu’Il a de notre liberté, vient de ce qu’Il est Amour et recherche notre amour, un amour qui ne saurait exister sans liberté étant don libre de nous-mêmes.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Ô Jésus, doux et humble de cœur, rendez chaque jour mon cœur davantage semblable au vôtre !