Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
11 Décembre 2023 Parole du jour
Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Marc 1, 1-8. Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Le verbe baptizein, intensif de baptein, dont l’usage n’est que profane, signifie plonger, baptiser ; il est utilisé dans ce sens général dans la Septante (2 R 5, 14). Le Nouveau Testament connaît également cet usage (Mc 10, 38), mais emploie principalement ce mot pour désigner le baptême chrétien. (Dictionnaire critique de théologie, Lacoste, Jean-Yves, PUF, Paris, 2019, p. 164)
Le baptême de Jean plongeait ceux qui le recevaient dans l’eau pour le pardon des péchés, pour nettoyer leur cœur entaché par la souillure du péché et restaurer la capacité d’aimer de celui-ci, pour rendre de nouveau leur cœur apte à accueillir et répandre l’Amour de Dieu. L’eau utilisée par Jean symbolise l’eau de la Miséricorde qui jaillira du cœur transpercé de Jésus crucifié qui, par son sacrifice, a obtenu la rémission de nos péchés.
D’une nature autre est le baptême dans l’Esprit Saint par lequel se réalise la prophétie de Jérémie : « Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître le Seigneur ! » Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés. » (Jr 31, 33-34) Par ce baptême, l’Esprit Saint vient habiter notre cœur et nous plonge au sein de l’Amour trinitaire. Ce baptême nous vient également du Christ qui nous a légué en héritage l’Esprit avant de repartir vers le Père. Ce baptême est d’une autre qualité parce que, par lui, Dieu vient habiter en nous et nous investit d’une force d’amour. La meilleure image que j’ai trouvée pour illustrer ce baptême est celle du célèbre personnage de bande dessinée Obélix qui est tombé dans la potion magique quand il était petit et qui, depuis lors, a été investi d’une force herculéenne, sauf que dans le cas du baptême dans l’Esprit c’est une force d’aimer et de pardonner qui nous habite et nous devient naturelle.
Les deux baptêmes, baptême pour le pardon des péchés et baptême dans l’Esprit Saint, sont complémentaires, ils sont même consécutifs. Amour et non-amour ne peuvent cohabiter au sein d’un même cœur. Aussi, faut-il avoir été préalablement plongé dans l’eau de la Miséricorde pour pouvoir aspirer voir notre cœur être habité par l’Esprit Saint. Quant à la nécessité du baptême dans l’Esprit ou l’insuffisance du baptême pour le pardon des péchés nous la retrouvons dans Matthieu 12 : « Quand l’esprit impur est sorti de l’homme, il parcourt des lieux arides en cherchant où se reposer, et il ne trouve pas. Alors il se dit : “Je vais retourner dans ma maison, d’où je suis sorti.” En arrivant, il la trouve inoccupée, balayée et bien rangée. Alors il s’en va, il prend avec lui sept autres esprits, encore plus mauvais que lui ; ils y entrent et s’y installent. Ainsi, l’état de cet homme-là est pire à la fin qu’au début. » (Mt 12, 43-45). Si la maison de notre cœur n’est pas habitée par l’Esprit du Seigneur, si nous ne sommes pas plongés en Lui, bien que notre capacité d’aimer ait été restaurée par la Miséricorde, nous sommes à risque de retomber dans nos habitudes contraires à l’amour, et même plus bas qu’auparavant.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je me plonge dans l’eau de la Miséricorde pour restaurer ma capacité d’aimer, d’accueillir et de redistribuer l’Amour de Dieu, handicapée par le péché. Je demande avec insistance d’être plongé dans l’Esprit Saint, que l’Esprit vienne habiter mon cœur purifié par l’eau de la Miséricorde, afin qu’il me devienne naturel et stable d’accueillir l’Amour de Dieu et de Le répandre.