L'amour est pardon

Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits !

Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ;

Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour ;

Il n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses.

Aussi loin qu'est l'orient de l'occident, il met loin de nous nos péchés ;

Psaume 102(103) 3-4.8.10.12

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Jean 8, 1-11

Dieu est Amour. Il nous pardonne nos fautes, nos égarements. Jésus, le Fils du Père, manifeste de manière tangible l’amour et le pardon de ce Père miséricordieux. De même, nous qui avons été créés à la ressemblance de Dieu, sommes-nous appelés à pardonner. Outre notre ressemblance de Dieu, qui est l’amour et le pardon qui lui est inhérent, Jésus nous donne une raison additionnelle de pardonner : si Dieu, le seul qui n’a pas connu le péché pardonne, à plus forte raison, nous qui sommes pécheurs devons-nous pardonner aux autres afin de ne pas nous disqualifier du pardon divin. C’est la leçon à tirer de la parabole du débiteur impitoyable (Mt 18, 21-35). C’est également ce que nous affirmons lorsque nous récitons la prière du Notre Père que nous a donnée Jésus : « Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous » (Lc 11, 4).

Jésus assortit son pardon d’une sage recommandation : « Va, et désormais ne pèche plus ». Il aurait pu rajouter, comme pour l’homme qu’il a physiquement guéri à la piscine de Bethzatha symbole de la guérison de l’âme opérée : « sinon il pourrait t’arriver quelque chose de pire » (Jn 5, 14). Le pardon obtenu de Dieu et qui nous est toujours accessible ne constitue pas une licence pour pécher. Ce pire qui pourrait nous arriver est l’endurcissement du cœur qui nous éloigne de Dieu au point de ne même plus désirer obtenir son pardon pour restaurer notre intimité avec Lui mise à mal par le péché. Amour et non-amour ne peuvent cohabiter au sein d’un même cœur. Refuser de pardonner, cela revient à évincer Dieu de notre cœur

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je pardonne. Je pardonne parce que l’Esprit que le Christ nous a légué et qui est présent en mon cœur me demande de Lui permettre d’aimer et de pardonner à travers moi. Je pardonne parce que je suis moi-même pécheur et que j’ai, le premier, besoin de pardon.