Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ?

À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les 99 autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les 99 qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »

Matthieu 18, 1-5.10.12-14

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Nous sommes rendus au terme de la mission de Jésus sur la terre. Il vient d’annoncer aux disciples : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera » (Mt 17, 22-23). Force nous est de constater, par leur question, que les trois années passées aux côtés du Maître les ont peu transformés. Ils sont encore habités par l’esprit du monde, la grandeur des uns et des autres ne constituant pas une préoccupation pour les habitants du Royaume éternel. Dans ce Royaume, le Dieu de l’infini se donne à chacun de sorte que chacun est infiniment aimé et n’a d’autre « souci » que de correspondre à cet Amour qui le comble infiniment. Dieu, pour sa part, trouve sa joie non pas dans les caractéristiques individuelles de chacun de ses enfants, aimant les uns plus que les autres ou préférant les uns aux autres, mais dans le nombre de ceux qui parviennent au salut éternel et en qui Il peut épancher son Amour. C’est ce que Jésus cherche à faire comprendre la parabole de la brebis égarée. Quant aux disciples, il leur faudra attendre la venue de l’Esprit Saint à la Pentecôte pour que leur regard soit transformé et s’élève au-dessus des préoccupations mondaines pour se reposer en Dieu.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je ne me préoccupe pas de ce que je suis ou de ce que je serai dans l’éternité, pareillement pour ce que les autres sont ou seront dans l’éternité. Je ne me soucie que d’aimer et de me laisser aimer par Dieu. La qualité de mon amour dépend de la mesure dans laquelle je laisse Dieu déverser son Amour en mon cœur pour que, à partir de ce point d’appui, cet Amour puisse se répandre comme une tache d’huile autour de moi et, peut-être, contribuer à ramener des brebis égarées au Père, ce qui ferait toute sa joie.