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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Patience

 

Patience

 

Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu'à ce qu'il ait fait la première et la dernière récoltes. Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes, car la venue du Seigneur est proche. Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte. Frères, prenez pour modèles d'endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.

 

Jacques 5, 7-10

 

Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »

 

Matthieu 11, 2-6

 

 

L’Avent est le temps de la période liturgique de près de quatre semaines qui précède la fête de Noël et y prépare. L’Avent symbolise la longue période d’attente par le peuple juif de la venue du Messie exprimée notamment par les patriarches et les prophètes, le dernier étant Jean le Baptiste : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

 

Mais qu’attendons-nous au juste ? Le peuple juif attendait un Messie politique qui allait lui permettre de se libérer du joug de ses envahisseurs et de dominer lui-même les autres nations. Nous-mêmes nous attendons avec impatience Noël pour le plaisir de se retrouver entre parents et amis, partager des repas et autres bons moments ensemble, donner et recevoir des cadeaux… toutes des activités qui sont très bien car elles manifestent l’amour mais qui ne doivent pas occulter l’objet véritable de la fête qui est spirituel et commémore la naissance de Jésus, le Verbe fait chair, l’Amour qui a habité parmi nous (Jn 1, 14). Dans la réponse de Jésus à Jean il y a d’abord les signes tangibles : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent. Mais ce ne sont là que des signes, ils manifestent une réalité qui les dépasse. Le plus important vient à la fin de la réponse de Jésus : la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.

 

Pourquoi les pauvres ? Les pauvres sont vraiment les gens de l’attente. Ils endurent patiemment leur sort car ils ne peuvent rien faire, ou si peu, pour améliorer leur sort. Ils doivent compter sur Dieu et sur les autres pour voir se concrétiser leur espérance d’un monde meilleur. Ce sont des personnes qui souhaitent ardemment voir les choses changer et sont, par conséquent, les plus aptes à entendre l’appel à la conversion lancé par Dieu. Inversement, les riches ont les moyens de changer les choses et s’en servent. Notamment, ils n’hésitent pas à payer ce qu’il faut pour ne pas avoir à attendre. Privilégiés, il n’y a pas de raison pour eux de remettre en question l’état actuel des choses, ce qui fait dire à l’évangéliste Jean : le monde (au sens des mondains, dont parle le pape François, qui sont plus préoccupés des choses du monde, du matériel, que du spirituel) ne l'a pas reconnu, et les siens ne l’ont pas accueilli ( Jn 1, 10-11). Jésus lui-même a dit : « il est plus facile à un chameau d'entrer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu » (Lc 18, 25).

 

Comment donc se préparer convenablement à la fête de Noël ? Suivre le conseil de l’apôtre Jacques me semble un bon début : ayez de la patience, notamment à l’égard des frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. La patience constitue, pour ainsi dire, la marque de commerce des spirituels. Si nous ne disposons que d’un temps d’action limité, l’éternité constitue le champ d’action de Dieu : mille ans, à ses yeux, sont comme hier, un jour qui s'en va, comme une heure de la nuit (Ps 90). Dieu a tout son temps. Qui vit en Lui, regarde la vie et le monde avec les yeux de Dieu, élargit la perspective de son regard au-delà du présent pour embrasser l’horizon de l’éternité. Qui voit au-delà du futur immédiat, voit les possibilités pour Dieu de réaliser son plan de salut et de faire concourir à la réalisation de celui-ci ce qui lui fait obstacle dans le présent, que l’ennemi apparent d’aujourd’hui peut devenir le frère de demain.

 

Que faire de plus pour développer la patience ? Si nous faisons partie des plus fortunés, nous pouvons renoncer à certains privilèges que peuvent nous procurer nos moyens et utiliser les services à la disposition des citoyens ordinaires, quitte à attendre en file avec eux, et, pourquoi pas, s’intéresser à eux tout en attendant ?

 

Enfin, et ce n’est pas là le moindre point, il faut demander à Dieu de nous inculquer cette patience qu’il chérit tant chez ses enfants. Cela ne se fera généralement pas par enchantement, cela risque de faire mal, la patience s’acquérant dans les moments difficiles de la vie, lors de maladies, par exemple. Si nous demandons à Dieu de nous donner de la patience, il peut certes nous la donner instantanément mais il faut plutôt s’attendre à ce qu’il nous mette dans des situations propices pour développer ce que nous Lui demandons et, conséquemment, être prêts à souffrir pour l’acquérir. 

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