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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Le mariage chrétien (4) - Défis - Le service

Le service

 

« Vous le savez : ceux que l'on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous : car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 42-45).

 

Ce conseil de Jésus à ceux qui deviendront les piliers de son Église, s’applique à toutes les institutions spirituelles, y incluant le mariage, et même aux organisations civiles. Une grande part des maux de notre époque vient d’ailleurs du fait que ceux qui se retrouvent à des postes de « service » se « servent » eux-mêmes, priorisant leurs intérêts égoïstes. Ainsi, les époux veilleront à être au service l’un de l’autre ainsi qu’au service de l’œuvre qu’ils auront choisie pour rendre féconde leur union (usuellement la procréation et l’éducation des enfants).

 

L’amour est service. Les conjoints prendront garde de ne pas « exiger » de leur partenaire des choses qu’il aurait accomplies naturellement si elles lui avaient été demandées avec amour, sous peine de tuer l’amour qui les unit. Il n’y a que deux façons d’entrer en relation avec les autres, façons qui sont mutuellement exclusives : « l’amour ou le pouvoir » qui s’apparentent étrangement à cet autre choix fondamental que Jésus demande de faire : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent » (Lc 16, 13). Dieu est Amour (1 Jn 4, 8) alors que l’Argent est l’outil premier du pouvoir… Qui cherche à entrer en relation de pouvoir avec son conjoint (que ce soit par la domination, par une « égalité » recherchée par une négociation qui s’apparente à du troc ou même par  la subordination !), celui-là tue graduellement l’amour qui devrait unir les deux époux.

 

S’il est un point litigieux dans le mariage, source d’insatisfactions et/ou de conflits, c’est bien celui de la répartition équitable des tâches liées au mariage : tâches ménagères, autres tâches liées à la vie à deux, tâches liées aux enfants ou autre activité de fécondité du couple. S’il s’est plus particulièrement manifesté dans les dernières décennies alors que les rôles ont changé au sein du couple, conséquence de ce que les femmes ont obtenu un plus juste accès au marché du travail, ce point n’est pas le seul fait des couples où les deux conjoints travaillent à l’extérieur, le « travail » à la maison non rémunéré ayant lui aussi ses exigences et ses difficultés qui font que le conjoint qui l’accomplit a lui aussi besoin de périodes de loisirs et de repos qui requièrent une juste répartition des tâches liées à la vie commune qui n’ont pu ou ne peuvent être accomplies pendant les heures de la journée « normale » de travail. S’il n’y a pas de recette magique pour établir un juste équilibre en cette matière, il y a des attitudes à favoriser et des écueils à éviter.

 

Dans les pièges à éviter, se trouve en premier lieu, la tentation de tout mesurer. Quoi qu’il soit fait, il est utopique de penser parvenir à un partage parfaitement égal, c’est pourquoi il est plus approprié de parler de partage équitable pour ne pas aller dans les plus petits détails et éviter que la vie en commun ne devienne une perpétuelle négociation, tuant peu à peu l’amour qui devrait l’animer. Une autre source de litige consiste à attribuer des « valeurs » différentes aux activités liées au mariage, ce qui va, dans certains cas, jusqu’à refuser de considérer certaines tâches accomplies par l’autre conjoint sous prétexte qu’il y prend plaisir et que ce serait pour lui un loisir. Dans le concept de répartition équitable, il faut tout mettre dans la balance et considérer les temps consacrés à ces activités et éviter de chercher à les pondérer en leur octroyant une valeur selon une échelle subjective. Même en utilisant uniquement le critère du temps occupé par ces activités, faut-il prendre en compte, que certains conjoints « transforment » ces activités en loisir personnel par intérêt et y accordent un temps qui dépasse largement celui de l’activité de base tel le conjoint qui prépare des repas gastronomiques ou celui qui fait de son terrain un véritable jardin botanique… Si l’on peut résumer, tout en gardant le cap sur l’objectif de partage équitable des tâches liées à la vie en commun, il faut utiliser « le gros bon sens » pour tenter d’y parvenir et éviter, dans la mesure du possible, de mesurer afin de conserver la touche d’amour qui devrait empreindre ces activités.

 

Dans les choses à favoriser, il faut chercher à confier à chaque conjoint les tâches pour lesquelles il a un talent propre, un plus vif intérêt ou des exigences particulières. Ainsi, les deux époux, par leur complémentarité, arriveront-ils à faire plus à deux que la somme de ce qu’ils accompliraient s’ils vivaient séparément. Cela ne soit pas être toutefois une façon de surcharger le conjoint le plus doué ou ayant des intérêts plus diversifiés !

 

Le service ne signifie pas esclavage. Toujours, le conjoint qui « sert » doit bénéficier d’une certaine latitude dans les activités dans lesquelles il s’investit quant aux moyens à mettre en œuvre ou au moment de réalisation le plus opportun pour atteindre les objectifs établis en commun.

 

Entre également dans cette catégorie de service, le défi d’aimer les enfants pour eux-mêmes, pour ce qu’ils sont, favoriser l’épanouissement de leurs talents propres, respecter leur altérité comme personne distincte de ceux qui leur ont donné vie et / ou ont la mission de leur développement.

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