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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

La menace, une parole malheureuse à éviter à tout prix

Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard (des esclaves); laissez de côté les menaces, et dites-vous bien que, pour eux comme pour vous, le Maître est dans les cieux, et qu'il ne fait point acception des personnes.

Lettre de Paul aux Éphésiens 6, 9

Ne redoutez point les menaces de l'homme pécheur, car sa gloire s'en va au fumier et aux vers; aujourd'hui il est exalté et demain on ne le trouve plus, car il retourne à la poussière d'où il est venu et ses calculs sont anéantis.

1 Macchabées 2, 62-63

 

L’emploi de la menace est contraire à l’esprit évangélique puisque celle-ci vise à engager une relation dans un rapport de force, celui qui la profère pensant posséder, à tort ou à raison, un pouvoir de contrainte sur l’autre qui lui permettra de le faire agir contre son gré. Un tel comportement va radicalement à l’encontre de l’amour qui devrait régir les relations entre les personnes en cherchant à brimer la liberté sans laquelle l’amour ne peut exister. C’est pourquoi l’apôtre Paul demande aux maîtres, qui avaient pourtant tous les droits sur leurs esclaves, de s’abstenir d’utiliser les menaces à l’encontre de ces derniers. Siracide va dans le même sens lorsqu’il dit : «Va trouver ton voisin avant d'en venir aux menaces, obéis à la loi du Très-Haut » (Si 19, 17), la loi du Seigneur étant l’Amour. Cela ressemble au conseil de Jésus : « Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui » (Mt 5, 25).

Les motifs d’éviter l’usage de la menace ne se limitent pas à des arguments spirituels. C’est un procédé qui se retourne plus souvent qu’autrement contre son instigateur. Qu’il suffise de dire qu’une telle parole malheureuse, une fois proférée, tend inexorablement vers sa réalisation, elle-même une conséquence négative que celui de la bouche de qui elle sort chercherait à éviter s’il se trouvait dans la situation de l’autre. Il arrive que cet autre ne pense pas pareil et refus d’obtempérer ce qui pousse, l’orgueil aidant, le premier à mettre à exécution sa menace même s’il arrive qu’il lui en coûte plus qu’à celui qu’il espérait ainsi contraindre. D’autre part, faut-il souligner que nous ne pouvons changer les personnes. Dès lors, même si la menace constitue un levier réel pour faire agir l’autre contre son gré, cela ne pourra être que temporaire car comme l’a dit si bien Destouches : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Enfin, la menace crée à coup sûr du ressentiment chez celui qui en est l’objet qui risque de chercher à prendre sa revanche lorsque le rapport de forces changera ou encore se préparera à contrer les effets négatifs anticipés, lui donnant le contrôle de l’échéancier du moment où la menace se matérialisera, moment qui ne sera pas nécessairement à l’avantage de son initiateur.                                                       

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)

J’évite à tout prix d’utiliser la menace. Si je suis le menacé, je prends pour acquis que la menace se réalisera et ne me laisse pas commander par la peur, mauvaise conseillère.

 

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