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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi.

                                                                                                            

En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. » Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. » Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.»

 

Matthieu 20, 17-28

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

 

On entend beaucoup parler des cas d’abus sexuels commis par les représentants de l’Église. Les révélations de tels cas se multipliant, un examen de conscience s’impose pour en découvrir les causes et y remédier. Ce passage de l’Évangile de Matthieu constitue un bon point de départ pour entreprendre une telle réflexion.

 

De tels actes, qu’ils soient le fait de religieux ou de civils,  découlent de ce que leurs auteurs entretiennent des relations de pouvoir avec les autres. Dans l’abus sexuel, il y a usage d’un pouvoir envers un plus faible pour lui imposer une relation non consentie. Une telle attitude se veut particulièrement odieuse chez ceux qui se veulent les représentants du Christ, car en contradiction flagrante avec l’enseignement et le modèle de la vie de Celui-ci : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.»

 

Si l’on souhaite éradiquer ce mal ou, à tout le moins, en réduire significativement les risques qu’il se reproduise, il faut agir au niveau de la sélection et de la formation des religieux. Il n’y a que deux manières d’entrer en relation avec les autres : établir des relations d’amour (et d’amitié) ou des relations de pouvoir, les deux étant mutuellement exclusives. Certes, il y a divers degrés et on rencontre rarement l’amour absolu ou les relations de pouvoir absolues. Pour compliquer le tout, l’appartenance à une catégorie ou l’autre n’est pas immuable, les personnes évoluant dans le temps. Cependant, l’Église y gagnerait beaucoup en écartant des rangs de ses futurs représentants les personnes enclines à établir des relations de pouvoir avec les autres. Non seulement cela réduirait-il considérablement le risque d’abus sexuels, mais d’abus de toutes les sortes par ses représentants. De plus, le peuple de Dieu trouverait-il davantage  l’image du Christ « venu non pas pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » parmi ceux qui disent le représenter.

 

La formation des futurs représentants de l’Église constitue un autre point où agir. Si Dieu est Amour, mieux on comprend ce qu’est l’amour, plus on en sait sur l’amour, mieux on connaît Dieu. La formation devrait donc faire une plus grande place à l’amour et faire intervenir des maîtres d’autres disciplines tels des psychologues, sociologues et sexologues.

 

Certes, les mesures dont on a entendu récemment parler, tel le devoir de dénoncer de tels actes, sont également nécessaires pour mettre ce mal en échec, mais il faut agir à sa racine pour l’éliminer.

 

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