Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
10 Mars 2019 Parole du jour
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
Matthieu 25, 31-46 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Le Royaume de Dieu est un héritage, un bien qui nous est accessible uniquement en raison des bonnes dispositions du Donateur à notre égard. C’est Jésus, le Verbe, deuxième personne de la Trinité, qui nous a rendus admissibles à recevoir cet héritage en assumant la chair, faisant de nous des enfants adoptifs de Dieu. La seule chose que nous avons à faire pour toucher cet héritage est de manifester la ressemblance de Dieu à l’image duquel nous avons été créés, à savoir la capacité d’aimer comme Lui : « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. » (Lv 19, 2). Cet amour se reconnaît dans le don gratuit que nous faisons de nous-mêmes. On remarque dans ce texte la surprise des élus qui ne s’attendaient pas à recevoir de récompense pour leurs gestes : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? ». Cette gratuité est essentielle pour Dieu. Jésus nous prévient que toute forme de recherche de récompense entache la qualité de notre amour et risque de compromettre notre accessibilité au Royaume de Dieu : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux » (Mt 6, 1). Un peu plus loin, toujours dans l’Évangile de Matthieu, on voit des personnes déçues de ne pas accéder au Royaume ; elles avaient fait de bonnes œuvres, agi au nom de Dieu, mais motivées par la perspective d’obtenir une récompense au détriment de la gratuité de l’amour souhaité par Dieu : « Ce n'est pas en me disant: Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? En ton nom que nous avons chassé les démons? En ton nom que nous avons fait bien des miracles? Alors je leur dirai en face: Jamais je ne vous ai connus; écartez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité » (Mt 7, 21-23).
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)
J’aime. J’agis en toute gratuité. Je me garde de rechercher les récompenses tant des hommes que de Dieu. J’aime par réciprocité, par reconnaissance. J’aime parce que Dieu, le premier, m’a aimé et qu’Il continue de m’aimer malgré le fait que je ne corresponde pas à ses attentes. Je pardonne, car Lui, le premier, me pardonne. J’accomplis les bonnes œuvres que l’Esprit de mon Père me propose dans le secret de mon cœur par amour pour Lui et du prochain, prochain qui est mon frère, ma sœur, en vertu de l’adoption filiale dont il bénéficie lui aussi.