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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Pierre et Paul, combattants du Seigneur

 

 

Pierre et Paul, combattants du Seigneur

 

Me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire. Le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. J'ai échappé à la gueule du lion ; le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu'on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

 

Deuxième lettre de Paul à Timothée 4,6-8.17-18.

 

 

L’apôtre Paul attends la récompense du vainqueur non pas pour avoir réalisé de grandes choses. Ce n’est pas faute d’en avoir accomplies mais parce qu’il a claire conscience de n’y être que pour peu de choses comme l’outil dans la main de l’artisan : Le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. J'ai échappé à la gueule du lion ; le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu'on fait pour me nuire. Il reconnaît tout lui devoir : À lui la gloire pour les siècles des siècles. S’attribuer, ne serait-ce qu’une parcelle, de cette gloire serait l’usurper au Seigneur auquel elle est due. Même le Salut éternel auquel il aspire, Paul sait ne le devoir qu’à l’infinie miséricorde du Seigneur : Il me sauvera (comme il l’a fait tant de fois dans l’ordre temporel) et me fera entrer au ciel, dans son Royaume.

 

Est-ce à dire qu’il n’y a rien à faire pour le croyant ? Il n’y a rien à faire d’autre que de se laisser faire, être docile dans la main de Celui qui peut tout. Cela peut sembler facile à première vue mais la réalité est toute autre. La première chose que l’enfant de Dieu apprend est que son Père est patient, n’ayant pas d’horizon de temps limité pour accomplir son dessein contrairement à nous qui ne bénéficions que de quelques décennies. Aussi avons-nous tendance à nous impatienter et à vouloir faire par nous-mêmes à l’instar des serviteurs de la parabole de l’ivraie et du bon grain : « Veux-tu donc que nous allions ramasser l’ivraie ? » Et le Maître de répondre : « Non, dit-il, vous risqueriez, en ramassant l'ivraie, d'arracher en même temps le blé » (Mt 13, 28-29). Faire preuve d’initiative au plan spirituel risque de compromettre, ou à tout le moins retarder, le plan de Celui que nous entendons servir. Il faut dons une bonne dose de patience, patience que l’on désigne par le terme fidélité dans l’ordre de l’amour : Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire. L’essentiel est l’amour : quoi que l’on fasse ou que l’on s’abstienne de faire, que ce soit par amour de Dieu et du prochain.

 

Le parcours de l’apôtre Pierre n’est guère différent. Après qu’il ait confessé : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! », Jésus lui répond qu’il n’a pas de mérite autre que d’avoir été docile aux motions de l’Esprit: « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux » (Mt 16, 16-17). Si Jésus le place à la tête de son Église, ce n’est pas en raison d’un mérite quelconque de sa part, on le verra par la suite renier son maître par trois fois en dépit que ce dernier l’ait prévenu du danger qui le guettait, mais bien parce qu’il ose se laisser guider sous la mouvance de l’Esprit de Dieu, ce qui peut exposer et, dans son cas l’amènera, à faire le sacrifice de sa vie. Mais encore là, ce ne sont ni le croyant ou ses adversaires qui décident du moment. Le livre des Actes des Apôtres relate au chapitre 12 comment l’Ange du Seigneur a arraché Pierre des mains d’Hérode et au sort que lui souhaitait le peuple juif.

 

La vie spirituelle est un combat, le combat de l’amour contre nos tendances égoïstes et orgueilleuses. C’est un combat de chaque instant qui se déroule dans le cadre de la vie quotidienne. La multitude de ceux qui seront demeurés fidèles à l’Amour dans l’humilité de leur existence se verra dire comme aux serviteurs qui ont fait fructifier leurs talents et à la suite des piliers de l’Église que sont Pierre et Paul: « C'est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t'établirai; viens te réjouir avec ton maître »  (Mt 25, 21.23).

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