Pourquoi fixer les yeux sur nous ?

En ces jours-là, l’infirme que Pierre et Jean venaient de guérir ne les lâchait plus. Tout le peuple accourut vers eux au Portique dit de Salomon. Les gens étaient stupéfaits. Voyant cela, Pierre interpella le peuple : « Hommes d’Israël, pourquoi vous étonner ? Pourquoi fixer les yeux sur nous, comme si c’était en vertu de notre puissance personnelle ou de notre piété que nous lui avons donné de marcher ? Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, alors que vous, vous l’aviez livré, vous l’aviez renié en présence de Pilate qui était décidé à le relâcher. Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier. Vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins. Tout repose sur la foi dans le nom de Jésus Christ : c’est ce nom lui-même qui vient d’affermir cet homme que vous regardez et connaissez ; oui, la foi qui vient par Jésus l’a rétabli dans son intégrité physique, en votre présence à tous.

Actes des Apôtres 3, 11-16

Nous avons tendance, lorsque les choses ne vont pas à notre goût, à chercher quelqu’un comme nous, près de nous, qui puisse nous amener vers un avenir que souhaitons devenir meilleur. Parallèlement à cette recherche d’un sauveur par trop humain, nous tentons d’identifier des boucs émissaires à qui faire porter la responsabilité de notre mal être. Là se trouve le fondement des populismes dénoncés par le pape François dans une entrevue au quotidien espagnol El Pais publiée le 22 janvier 2017. Quand nous agissons de la sorte, nous engendrons beaucoup de souffrances inutiles, d’une part, chez ceux que nous ostracisons, d’autre part, à nous-mêmes par l’adoption de solutions à courte vue comportant des coûts futurs qui outrepassent souvent largement les avantages immédiats envisageables.

Or, il n'y a pas sous le ciel d'autre nom donné aux hommes, (que celui de Jésus Christ) par lequel nous devions être sauvés (Ac 4, 12). La façon de se sortir de la dèche n’est pas de regarder autour de nous ou sous nous mais au-dessus de nous, de tourner notre regard vers Dieu de qui vient le salut, pour l’éternité certes, mais également de façon plus immédiate, le Dieu qui a créé l’univers ne cessant d’agir afin de porter son œuvre à sa perfection, celle de l’amour, généralement par l’intermédiaire de ses émissaires, les saints.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)

Tout repose sur la foi dans le nom de Jésus Christ. Quand ça va mal, plutôt que de chercher des solutions faciles comme un sauveur et des gens à qui faire porter la responsabilité de mon état, je me tourne par la prière vers le Seigneur et Lui demande de susciter des saints qui transformeront notre monde selon son dessein d’amour.