Τous m’ont abandonné. Le Seigneur, lui, m’a assisté

Bien-aimé, je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse. Τous m’ont abandonné. Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent. J’ai été arraché à la gueule du lion ; le Seigneur m’arrachera encore à tout ce qu’on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.»

Deuxième lettre de Paul Apôtre à Timothée 4,6-8.16-18.

Tous m’ont abandonné. Cette parole de Paul est à mettre ne parallèle avec les paroles de Jésus : « Le serviteur n'est pas plus grand que son maître » (Jn 15, 20). Or Jésus a été abandonné par ses disciples à l’heure critique de son sacrifice pour nous. Pire, il a été renié trois fois par Pierre qui l’avait pourtant assuré de son indéfectible fidélité. Paul, même s’il n’a pu compter sur les hommes, a néanmoins fait l’expérience du soutien continu du Seigneur tout au long de sa course, non qu’Il l’ait soustrait aux inévitables épreuves de l’existence, mais plutôt qu’Il lui a donné la force de les traverser : Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force. Cette force, Il nous la transmet par son Esprit Saint. Cette force nous vient également de l’assurance de recevoir son pardon lorsque malgré tout nous chutons. Jésus, dans le mystère de la croix, alors qu’il vivait le pire de la déchéance humaine (hormis le péché), a même éprouvé le sentiment d’être oublié par son Père, expérimenté le désespoir qui afflige nombre de nos contemporains face à une existence qui leur paraît absurde faute d’un Guide de lecture approprié qui donne sens à leur vie et aux événements : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? » (Mc 15, 34).

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)

Je mets ma confiance en Dieu seul, ainsi je ne serai jamais déçu. Les mortels sont changeants, s’appuyer sur eux s’avère une entreprise pour le moins risquée. Chaque jour, je demande au Seigneur la force de traverser les inévitables épreuves qui m’attendent. Lorsque celles-ci surviennent, j’offre les souffrances qui en découlent en union avec celles de Jésus crucifié, pour le bénéfice de ceux qui vivent pareille situation, notamment qu’ils parviennent au salut éternel. Je me remémore les paroles de l’apôtre Paul : « Je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Église » (Col 1, 24).