Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
18 Avril 2019 Parole du jour
Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal. Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » Ils lui répondirent : « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme. » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. » Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs, et il leur déclara : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? » Alors ils répliquèrent en criant : « Pas lui ! Mais Barabbas ! » Or ce Barabbas était un bandit.
Jean 18, 28-40 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Qu’est-ce que la vérité ? Pilate pose LA question, celle qui devrait préoccuper tout homme : existe-t-il une Vérité qui surpasse toutes les autres ? Cette Vérité a un nom : Dieu, un Dieu qui est Amour et Vérité, un Dieu qui a créé l’univers par « besoin » de se donner, un Dieu qui aime sa créature humaine qu’Il souhaite accueillir auprès de Lui en dépit de ses trahisons et de ses révoltes, une créature dont Il a revêtu la chair pour la faire éventuellement participer à sa divinité, une créature dont Il a accepté les pires sévices et même une mort infâme pour lui procurer le salut. Il n’y a d’autre Vérité que celle-là. Créés par amour, nous sommes appelés à retourner vers l’Amour duquel nous tirons notre origine. Cet appel est sans repentance, Dieu conservant son alliance à jamais (Ps 105, 10), offre à laquelle nous est accordé jusqu’au moment de notre dernier souffle pour l’accepter.
À cette Vérité immuable s’opposent les vérités toutes relatives des hommes que la trame du récit de la passion du Christ ne manque pas de mettre en lumière. Ainsi, voit-on au début de ce court extrait les contemporains de Jésus se refuser à entrer dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal. Faire condamner un innocent ne constitue-t-il pas une souillure infiniment plus grande que de déroger à une tradition tout humaine ? Ce manque de souci pour la Vérité a continué au fil des siècles pour atteindre apparemment son apogée en les temps qui sont les nôtres et où nous pouvons nous demander s’ils ne représentent pas la réalisation de la prophétie de l’apôtre Paul : « Un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais au contraire, au gré de leurs passions et l'oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité et détourneront l'oreille de la vérité pour se tourner vers les fables. » (2 Tm 4, 3-4). Les gens pleurent Notre-Dame de Paris ravagée par un incendie, à juste titre car il s’agit d’un joyau patrimonial de grande valeur, mais combien plus ne devrions-nous pas pleurer toutes les âmes qui se dirigent vers la Géhenne, le feu qui n’aura pas de fin, par manque d’amour de Dieu et des hommes, par absence de souci de la Vérité et des préceptes devant nous y conduire ?
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)
Je demande le don de discernement à l’Esprit Saint pour m’aider à distinguer le vrai du faux, l’accessoire de l’essentiel. Je fais de la quête de la Vérité, de la manifestation de l’amour, le leitmotiv de mon existence. Je regarde vers le Crucifié pour me rappeler l’amour de Dieu pour moi, un amour que je suis appelé à répliquer par le don de ma propre personne en union avec l’offrande que Jésus fait de lui-même à son Père sur la croix.