Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. » (Matthieu 4, 5-7)
Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais là-bas pour prier. » Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi. » Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ; il disait : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » Revenu près des disciples, de nouveau il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil. Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles. Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. Voici qu’elle est proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. » (Mt 26, 36-46)
Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder. Au-dessus de sa tête ils placèrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » Alors on crucifia avec lui deux bandits, l’un à droite et l’autre à gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; ils disaient : « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! Car il a dit : “Je suis Fils de Dieu.” » Les bandits crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière. À partir de la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éli, Éli, lema sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! » Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire. Les autres disaient : « Attends ! Nous verrons bien si Élie vient le sauver. » Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit. Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens. À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »
Matthieu 27, 35-54 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
On dit que la marge est mince entre le génie et la folie. Une nouvelle nous parvenant d’Afrique à l’effet qu’un président africain laisserait ouverts les lieux de cultes parce que ceux-ci seraient protégés par Dieu, « le mal ne pouvant survivre dans le corps du Christ » que représentent les Églises, est à classer dans cette catégorie. Si les incroyants ne voient là qu’un geste stupide, les croyants s’interrogeront à savoir s’il faut louer la foi professée par cet homme ou condamner un geste insensé.
Pour ma part, je pense qu’il s’agit là d’une tentation à mettre en parallèle avec la deuxième tentation du Christ au désert où le démon incite Jésus à poser un geste insensé, à se jeter du sommet du Temple, fort de l’assurance que son Père ne permettra pas qu’un mal puisse l’atteindre. Et Jésus de démasquer la supercherie : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. On notera par ailleurs que l’épreuve des faits contredit l’affirmation de ce président puisque l’on rapporte plusieurs cas de transmission du virus dans divers pays qui tirent leur origine de rassemblements religieux : funérailles, mariages et autres fêtes religieuses.
Quand Jésus est sur le point de donner sa vie, nous voyons à Gethsémani qu’il ne s’engage pas dans cette voie de façon inconsciente et qu’il lui en « coûte » de se soumettre à la volonté de son Père : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » Puis, nous voyons le démon reprendre, par personnes interposées, la tentation du désert : « Il est roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! Car il a dit : “Je suis Fils de Dieu.” » Le démon cherche à faire dérailler l’œuvre de Dieu, un Dieu qui se fait discret pour préserver notre liberté d’adhérer à Lui ou non, car ce qu’Il recherche c’est notre amour, un amour qui ne peut s’exprimer que dans la liberté.
Quant à la foi véritable, c’est celle qui cherche par tous les moyens à éviter le mal, mais qui, lorsque se dernier vient tout de même à se produire, maintient sa confiance au Seigneur et en sa Miséricorde, sûre que de ce mal le Père céleste tirera un bien plus grand encore comme Il a fait de la Passion de son Fils la cause effective de notre salut et, qu’au surplus, Il n’a pas laissé ce dernier voir la corruption, le ressuscitant le troisième jour.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je demande le don de la foi, une foi éclairée. Je demande au surplus le don de discernement qui me permette de faire la distinction entre tentation et acte de foi véritable.