Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
14 Novembre 2020 Parole du jour
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” » Matthieu 25, 14-30 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
La parabole des talents constitue un rappel que nous nous recevons tous des autres et du Tout-Autre, illustré par le maître de la parabole, qui, le premier, nous a aimés et enrichis d’un ensemble de dons, unique à chacun, fruits de son Amour, amour en vertu duquel Il nous laisse l’entière liberté d’utiliser ces dons comme bon nous semble, ce qu’évoque l’absence de regard du donateur parti en voyage. Toutefois, cette liberté n’est pas celle des propriétaires, mais celles de fiduciaires, Celui qui nous les a confiés attendant que nous fassions produire au patrimoine remis entre nos mains le fruit qu’Il en espérait, le fruit de l’amour, ce que nous faisons quand nous partageons avec les autres, que nous mettons les dons reçus à leur service. Le serviteur qui a caché son talent dans la terre, c’est celui qui utilise les dons reçus uniquement à son avantage personnel, souvent parce qu’il pense que le produit de ses efforts lui revient en raison de son travail, de l’ingéniosité dont il fait preuve… C’est à lui et à ses semblables que l’apôtre Paul pose la question : « Qu'as-tu que tu n'aies reçu? » (1 Co 4, 7). Ah ! Ce qu’il est difficile d’aimer, voir impossible, quand nous pensons nous être faits nous-mêmes comme y incite le mythe américain du « self-made man ».
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)
Je me reconnais être reçu de Dieu, avoir tout reçu de Lui, directement ou par l’intermédiaire de ceux qu’Il a mis sur ma route et, par conséquent, être fiduciaire de ce qu’il a remis entre mes mains pour que je lui fasse produire le fruit de l’amour qu’Il en attend. Je partage, je redonne au suivant ce dont Il m’a préalablement comblé.