C'est le Seigneur qui donne la victoire

Ainsi parle le Seigneur : Malheureux ! Assour, l’instrument de ma colère, le bâton de mon courroux. Je l’envoie contre une nation impie, je lui donne mission contre un peuple qui excite ma fureur, pour le mettre au pillage et emporter le butin, pour le piétiner comme la boue des chemins. Mais Assour ne l’entend pas ainsi, ce n’est pas du tout ce qu’il pense : ce qu’il veut, c’est détruire, exterminer quantité de nations. Car le roi d’Assour a dit : « C’est par la vigueur de main que j’ai agi, et par ma sagesse, car j’ai l’intelligence. J’ai déplacé les frontières des peuples, j’ai pillé leurs réserves ; fort entre les forts, j’ai détrôné des puissants. J’ai mis la main sur les richesses des peuples, comme sur un nid. Comme on ramasse des œufs abandonnés, j’ai ramassé toute la terre, et il n’y a pas eu un battement d’aile, pas un bec ouvert, pas un cri. » Mais le ciseau se glorifie-t-il aux dépens de celui qui s’en sert pour tailler ? La scie va-t-elle s’enfler d’orgueil aux dépens de celui qui la tient ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c’était le bois qui brandissait l’homme ! C’est pourquoi le Seigneur Dieu de l’univers fera dépérir les soldats bien nourris du roi d’Assour, et au lieu de sa gloire s’allumera un brasier, le brasier d’un incendie.

Livre d'Isaïe 10,5-7.13-16.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Ils vont à leur perte ceux qui pensent devoir leur bonne fortune à un mérite quelconque de leur part : persévérance, habileté, ingéniosité, force… Ils vont à leur perte parce que, se pensant propriétaires plutôt que fiduciaires de ce qui a été mis gracieusement à leur disposition, ils en usent à des fins personnelles au détriment du bien commun pour lequel il le leur a été confié, ils s’en glorifient usurpant la gloire du Disposant. Leur orgueil les mène à leur perte tant au plan spirituel que temporel parce qu’ils se coupent de la Source de laquelle origine tout bien. Ils vont à leur perte parce qu’ils chercheront à répéter des stratégies auxquelles ils pensent devoir leur bonne fortune passée sans recourir à la protection du Dieu qui a mis en place les conditions propices pour que lesdites stratégies donnent les résultats escomptés, de sorte que ce qui a contribué au succès d’une opération peut mener à l’échec d’une autre en apparence similaire. Le petit, parce qu’il voit en toute chose la main agissante du Tout-Puissant, parce qu’il s’en remet exclusivement à Lui et qu’il ne s’accapare de rien se sachant redevable en tout, le petit bénéficiera du soutien indéfectible de son Père et se verra élever par ce dernier dans son Royaume pour l’éternité. « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » (Mt 11, 25)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je me garde de penser devoir ma bonne fortune à un mérite quelconque de ma part. Je rends gloire à Dieu pour tout ce qui m’arrive de bon et même de moins bon, car Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui L’aiment (Rm 8, 28).