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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Le langage des disciples

Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, Celui qui me justifie. Quelqu’un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ? Qu’il s’avance vers moi ! Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ; qui donc me condamnera ?

Isaïe 50, 4-9

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Le langage des disciples c’est le langage de l’Amour, de la compassion. Pour compatir, pour souffrir avec l’autre, il faut pouvoir nous mettre dans sa peau. Même si nous sommes armés de toute notre bonne volonté, cela demeure difficile, étranger même, tant que nous n’avons pas vécu nous-mêmes une situation similaire. Dieu donne un langage de disciple à ses serviteurs en permettant que les épreuves ne les épargnent pas. En cela, nous avons comme modèle le Christ qui s’est fait solidaire de nous, du genre humain : Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu : mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix! (Ph 2, 6-8) L’auteur de la lettre aux Hébreux rajoute : tout Fils qu'il était, apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance; après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel (He 5, 8-9). Le disciple n’étant pas au-dessus du maître (Lc 6, 40), les épreuves ne sont pas épargnées à ceux qui se mettent au service du Père à la suite du Christ. Ce sont ces épreuves qui leur ouvrent l’oreille, les rendent sensibles à la condition des défavorisés. C’est pourquoi ceux qui se laissent guider par l’Esprit du Christ ne se révoltent pas, ne se dérobent pas. Ils présentent leur dos à ceux qui les frappent, leurs joues à ceux qui leur arrachent la barbe. Ils ne cachent pas leur face devant les outrages et les humiliations. Si grandes soient les épreuves auxquelles les disciples sont soumis, ces derniers ne perdent jamais confiance ni espérance : Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. L’épreuve surmontée hier, nous rend plus forts pour affronter celle de demain et qui ne fera pas défaut ainsi que l’a expérimenté l’apôtre Paul : « de ville en ville, l'Esprit Saint m'avertit que chaînes et tribulations m'attendent » (Ac 20, 23) cet apôtre de qui Jésus avait dit à Ananie : « je lui montrerai tout ce qu'il lui faudra souffrir pour mon nom » (Ac 9, 16).

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je ne me détourne pas de la souffrance, car elle m’apprend le langage des disciples. Je ne la cherche pas non plus, car seule celle que le Seigneur permet qu’elle me frappe inopinément me fait progresser dans l’amour et la solidarité avec ceux qui souffrent qui en découle.

 

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