Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
23 Mai 2023 Parole du jour
En ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.» Jean 17, 1-11 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Pour bien comprendre ce texte, il importe de connaître la signification des deux termes clés qui y sont employés, gloire et nom, d’autant plus que celle-ci est fort différente dans le contexte biblique que le sens qui leur est accolé de nos jours.
Gloire : Dans la Bible hébraïque, le mot qui signifie la gloire, kabôd, implique l’idée de poids. Le poids d’un être dans l’existence définit son importance, le respect qu’il inspire, sa gloire. Pour l’hébreu donc, à la différence du grec et du français, la gloire ne désigne pas tant la renommée que la valeur réelle estimée à son poids. (Vocabulaire de théologie biblique, Cerf, Paris, 1977, p. 504)
Nom : Loin d’être une désignation conventionnelle, le nom exprime pour les anciens le rôle d’un être dans l’univers. (ibid p.827)
Nommer décrit la nature de l’objet désigné et glorifier en donne la valeur réelle estimée à son poids, donc son importance en relation avec les autres réalités. Nommer et glorifier c’est manifester leur objet dans sa vérité. Quant à l’importance et au rôle du Verbe qui a revêtu la chair en Jésus Christ, Jean l’établit clairement dès le début de son évangile : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. » (Jn 1, 1-3) Jésus a glorifié le Père en le faisant connaître en paroles et en actes, l’acte le plus important étant son sacrifice sur la croix qui a manifesté au monde l’amour infini de Dieu pour sa créature. Jésus Christ est glorifié en nous quand nous le faisons connaître au monde en le laissant aimer à travers nous par l’Esprit qu’il nous a légué en héritage. Le Père a glorifié le Fils en le ressuscitant d’entre les morts : « Tu ne laisseras pas ton Saint voir la corruption. » (Ac 13, 35)
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je permets au Père de manifester à travers moi qu’Il est Amour en accueillant dans mon cœur l’Esprit que nous a légué le Fils en héritage afin que nous puissions glorifier le Père comme Lui-même L’a glorifié.