Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
21 Juillet 2025 Parole du jour
|
En ce temps-là, quelques-uns des scribes et des pharisiens adressèrent la parole à Jésus : « Maître, nous voulons voir un signe venant de toi. » Il leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe, mais, en fait de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas. En effet, comme Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même au cœur de la terre trois jours et trois nuits. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que cette génération, et elle la condamnera ; en effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. » Matthieu 12, 38-42 Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
L’amour authentique, pur, est un don de soi sans attente d’être payé de retour de quelque manière. Le fondement d’un tel amour, ce qui le rend possible, c’est la conscience d’être nous-mêmes aimés et d’avoir reçu plus que nous ne pourrons jamais redonner. L’apôtre Jean dira dans sa première lettre : « Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés » (1 Jn 4, 9-10). Tel est le signe de Jonas dont parle Jésus : sa passion, sa mort sur la croix pour nous racheter et sa résurrection qui nous a ouvert les portes du Royaume de Dieu. Il n’y a pas de signe autre ou plus grand que celui-ci qui puisse nous convaincre de la divinité du Christ ou de l’amour infini de Dieu pour l’humanité, sa créature. Demander des signes, des preuves, c’est manquer de foi et d’amour, foi et amour se conjuguant ensemble. Cela fera dire à Jésus à l’adresse de Thomas : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20, 29). Au plan strictement humain, demander à quelqu’un de prouver son amour est symptomatique du manque d’amour du requérant, de ce qui l’intéresse dans la relation est plus ce qu’il peut en retirer que ce qu’il peut apporter à l’autre.
Les signes de l’existence de Dieu et de son amour infini pour nous ne se limitent pas au signe de Jonas. Aujourd’hui, comme à l’époque de la vie de Jésus, Dieu, dans sa prodigalité, ne ménage pas les signes de son Amour et de sa Présence. Encore faut-il avoir le regard pour les voir, les yeux de la foi. Ceux qui demandaient des signes additionnels à Jésus étaient possiblement les mêmes qui l’accusaient d’expulser les démons par l’entremise de Béelzéboul, le chef des démons (Lc 11, 15). Il n’est pas de pire aveugle que celui qui refuse de voir, et il n’est pas de pire incrédule que celui qui se refuse à aimer ou à se laisser aimer par Dieu, ce qui, dans la deuxième éventualité, l’obligerait à aimer, l’amour ne se payant que par l’amour.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je demande la foi, un accroissement de ma foi, afin de discerner les signes que Dieu me donne quotidiennement de sa Présence et de son Amour. Inversement, je me garde de demander de tels signes à Dieu, l’impression d’un manque de signes ou de leur absence ne venant pas d’un défaut de Dieu à les fournir, mais de mon incapacité à les reconnaître.