Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Hypocrisie

 

Hypocrisie

 

Méfiez-vous bien à cause du levain des pharisiens, c'est-à-dire de leur hypocrisie. Tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu.

 

Luc 12, 1-2

 

 

L’hypocrisie ne constitue jamais une stratégie gagnante à l’endroit de quiconque que ce soit un proche, un employé, un client ou, pire encore, envers le Dieu qui sait tout. L’un des meilleurs hommes d’affaires que j’aie connu, un de mes anciens patrons, m’avait confié à l’époque un des secrets de son succès : « Je n’accorde jamais un prix, un rabais, un escompte ou tout autre privilège à un client que je ne pourrais justifier et donner à un de ses compétiteurs s’il devait se trouver dans une situation similaire, par exemple, atteindre le même niveau d’achat chez nous. Car tout vient à se savoir et si j’accorde à quelqu’un quelque chose qu’il ne « mérite » pas, l’ensemble de ma clientèle sera mécontente et se mettra à douter de moi et des offres que je lui fais et plusieurs clients risquent éventuellement d’aller voir ailleurs ». Je puis vous confirmer d’expérience qu’il avait entièrement raison. Même les salaires du personnel cadre, que certaines entreprises cherchent à classer comme renseignements hautement confidentiels, viennent à se savoir, parfois de façon banale comme un collègue qui jette les yeux sur le relevé de paie laissé négligemment à traîner sur un bureau. Si la structure salariale est inéquitable, des tensions et même des départs sont alors à prévoir !

 

L’hypocrisie apparaît dès le début de la Bible alors que Dieu appelle Adam après que ce dernier Lui eut désobéi. Plutôt que d’avouer une faute qui aurait pu lui être pardonnée, Adam s’enfonce davantage en cherchant à la dissimuler : « J'ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l'homme; j'ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché. — Et qui t'a appris que tu étais nu? Tu as donc mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger! » (Gn 3, 10-11). L’hypocrisie déplaît grandement à Dieu et cela constitue l’un des principaux reproches que Jésus a adressé à l’élite religieuse de son temps : « Vous voilà bien, vous, les Pharisiens! L'extérieur de la coupe et du plat, vous le purifiez, alors que votre intérieur à vous est plein de rapine et de méchanceté! Vous êtes comme les tombeaux que rien ne signale et sur lesquels on marche sans le savoir! Vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter et vous-mêmes ne touchez pas à ces fardeaux d'un seul de vos doigts! (Lc 11, 39.44.46). Pour le plus grand malheur de ceux qui se fient aux actes pour les rendre justes, peu importe combien ils feront, cela demeurera insuffisant car le salut est un cadeau. Cette grâce, nous pouvons l’obtenir par la foi en Dieu et en son infinie miséricorde. Nous n’avons accès à la clémence divine que par l’humilité, la reconnaissance de notre nature faillible qui ne peut s’élever vers Dieu à moins que Celui-ci ne l’y attire à l’image du parent qui prend dans ses bras son bébé qui n’a rien fait pour se « mériter » l’amour dont il est l’objet. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas poser des actes de charité et de justice mais qu’il faut agir de façon totalement désintéressée, par pur amour, sans espérer en tirer comme salaire de la reconnaissance ou le salut éternel : « Il fallait pratiquer ceci, sans omettre cela » (Lc 11, 42).

 

La justification par la foi et l’aveu des fautes est explicitée par l’apôtre Paul :

 

Frères, comment Abraham, l'ancêtre de notre race, est-il devenu un homme juste? Si Abraham était devenu un homme juste par les actions qu'il avait accomplies, il aurait pu en tirer orgueil, mais Dieu juge autrement. L'Écriture dit en effet : Abraham eut foi en Dieu et de ce fait, Dieu estima qu'il était juste. Si un homme a accompli un travail, on estime que son salaire n'est pas une grâce, mais un dû. Au contraire, si quelqu'un, sans rien accomplir, a foi en ce Dieu qui rend juste l'homme coupable, Dieu estime qu'une telle foi fait de lui un juste. C'est ainsi que le psaume de David proclame heureux l'homme que Dieu a estimé juste, indépendamment de ce qu'il a accompli : Heureux ceux dont les fautes ont été remises, et les péchés pardonnés. Heureux l'homme que le Seigneur n'estime plus pécheur. (Rm 4, 1-8).

 

Qui cherche à se montrer juste par les actes alors qu’il est pécheur, non seulement fait-il preuve d’hypocrisie mais s’abuse lui-même en pensant acheter ce qui n’a pas de prix à savoir le salut, altérant même sa relation avec Celui qui seul peut lui donner par pure bonté ce à quoi il aspire.

 

Article précédent Article suivant
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article