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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Ouverture

 

 

Ouverture

 

À vin nouveau, outres neuves.

 

Luc 5, 38

 

 

 

Dieu est venu dans le monde dans la personne de Jésus pour révéler parfaitement  sa nature, qui est Amour, et que les hommes à qui Il s’était manifesté tout au long de l’Ancien Testament, avaient été incapables de rendre parfaitement, s’exprimant sur Dieu à partir de la connaissance qu’ils avaient de l’homme et d’eux-mêmes. Aussi y décrit-on des caractéristiques de Dieu incompatibles avec sa nature : un Dieu vengeur, un juge implacable… Les limites de la révélation de Dieu par des instruments imparfaits se trouve démontrées par ceux-là même qui ont approché Jésus au début du récit de Luc précédant la déclaration ci-haut : « Les disciples de Jean jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, tes disciples mangent et boivent ! » (Lc 5, 33). S’ils agissent par amour, ce n’est par amour de Dieu et du prochain mais par amour (attachement) de leurs traditions. Ils cherchent à prendre Jésus en défaut comme ils pensent que Dieu les surveille pour les prendre en défaut et, le cas échéant, les punir. On ne peut les blâmer. Ils ont une foule de récits qui disent que leurs ancêtres ont été punis par Dieu pour s’être détournés de Lui, ce que beaucoup continuent, encore aujourd’hui, de penser malgré la Révélation que Jésus a faite que Dieu était Amour et Miséricorde, allant jusqu’à mourir sur la croix et pardonner à ses bourreaux avant d’expirer : « Père, pardonne-leur: ils ne savent ce qu'ils font » (Lc 23, 33). Pourquoi alors est-il écrit que les Israélites ont été affectés par diverses calamités lorsqu’ils se sont détournés de Dieu et de son plan de salut ? Il est vrai que le peuple Juif a beaucoup souffert lorsqu’il s’est détourné de Dieu mais ce n’est pas parce que Dieu est un juge implacable et s’est vengé, mais parce que, d’une part, son désir étant le bonheur de l’homme, ses prescriptions ne visent que ce but et conséquemment ceux qui s’en éloignent renoncent aux moyens de parvenir à ce bonheur et que, d’autre part, Dieu veille sur ses enfants, ceux qui Le mettent hors de leur vie s’exposant à perdre une protection dont ils jouissaient à leur insu. Cependant, ce n’est pas parce qu’un croyant est frappé par le malheur comme Job que cela veut dire qu’il s’est pour autant détourné de Dieu. Dieu n’épargne pas les épreuves à ceux qui sont proches de Lui sans quoi la relation avec Dieu serait intéressée,  brimant la liberté de l’homme et rendant impossible l’amour recherché.

 

Au paragraphe 129 du catéchisme de l’Église catholique (CEC) on peut lire : Selon un vieil adage, le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien, alors que l’Ancien est dévoilé dans le Nouveau : " Le Nouveau se cache dans l’Ancien et dans le Nouveau l’Ancien se dévoile " (S. Augustin, Hept. 2, 73 : PL 34, 623 ; cf. DV 16). Les deux Testaments se complètent : l’Ancien met l’accent sur les moyens (les « normes » minimales de l’amour) alors que le Nouveau incite au dépassement des moyens pour mettre à l’avant-plan l’Esprit : l’Amour. Jésus dit d’ailleurs : « N'allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5, 17), les porter à leur perfection, la perfection de l’amour.

 

À vin nouveau, à la révélation plus parfaite de Dieu, de son plan d’amour, de la compréhension nouvelle de l’esprit de la Loi et des Prophètes, outres neuves, le croyant doit aborder sa relation avec Dieu et les hommes avec un esprit nouveau, l’amour de Dieu et du prochain devant lui dicter la conduite à suivre, dépasser les normes pour s’attacher à l’esprit, et par là faire même plus que les normes, porté par les ailes de l’amour.

 

Si dans le domaine du vin jamais celui qui a bu du vieux ne désire du nouveau, car c’est le vieux qui est bon (Mt 5, 39), il en va autrement dans le domaine spirituel où celui qui découvre la liberté de l’Amour et laisse l’amour inspirer ses actions, ne veut plus retourner à la servitude de la Loi. Cette logique inversée de la préséance du nouveau sur l’ancien est représentée dans le miracle de l’eau changée en vin des noces de Cana, où le « vin nouveau » l’emporte sur l’ancien qui n’a pas suffi à étancher la soif des convives, symbolisant l’Ancien Testament qui, s’il mettait sur la piste de Dieu et de sa volonté, n’y était pas parvenu parfaitement : « Tout homme sert d'abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent! » (Jn 2, 10). Dieu s’est révélé graduellement dans l’histoire, jusqu’à sa parfaite révélation dans la personne du Fils et par l’Esprit que ce dernier nous a légué pour en comprendre tout le sens.

 

Et nous ? Nous laissons-nous interpeller par la nouveauté exprimée par la personne de Jésus dans l’histoire ? Ou préférons-nous nous en tenir à l’assurance que donne la conformité aux normes, à la certitude que donne le respect des exigences minimales exprimées par la lettre de la Loi ? Donnons-nous sans compter ou mesurons-nous ce que nous investissons dans une relation et ce que nous en retirons ? De nos réponses dépend notre capacité à accueillir le vin nouveau de l’Amour.

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