Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
8 Novembre 2013 Parole du jour
Parabole du gérant trompeur Jésus disait encore à ses disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu'il gaspillait ses biens. Il le convoqua et lui dit : 'Qu'est-ce que j'entends dire de toi ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car désormais tu ne pourras plus gérer mes affaires.' Le gérant pensa : 'Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gérance ? Travailler la terre ? Je n'ai pas la force. Mendier ? J'aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu'une fois renvoyé de ma gérance, je trouve des gens pour m'accueillir.'
Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier: 'Combien dois-tu à mon maître ? - Cent barils d'huile.' Le gérant lui dit : 'Voici ton reçu; vite, assieds-toi et écris cinquante.' Puis il demanda à un autre : 'Et toi, combien dois-tu ? - Cent sacs de blé. ' Le gérant lui dit : 'Voici ton reçu, écris quatre-vingts.' Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement, il s'était montré habile, car les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.
Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l'Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est trompeur dans une petite affaire est trompeur aussi dans une grande. Si vous n'avez pas été dignes de confiance avec l'Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? Et si vous n'avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera ? Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent. »
Luc 16, 1-13
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Tous, nous sommes les gérants de Dieu. En effet, qu’avons-nous donc que nous n’ayons reçu ? (1 Co 4, 9). Tous, également, nous gaspillons les biens confiés par Dieu à notre gérance quand, plutôt que de les mettre au service du bien commun, nous en jouissons égoïstement, davantage encore quand notre consommation personnelle a pour effet de contribuer à la détérioration du milieu de vie des générations futures. Tous, aussi, nous aurons à rendre les comptes de notre gestion au jour où le Maître nous retirera la gérance, au terme de notre séjour terrestre.
Que fait le gérant trompeur dont le Maître fait l’éloge ? Il remet une part des dettes contractées par les autres envers son maître. Cette remise de dettes nous l’effectuons chaque fois que nous pardonnons aux autres car tout le mal fait à autrui en ce monde ou tout le bien qui est omis d’être fait, c’est à Dieu présent en chacun qu’il est fait ou pas fait, toute dette contractée envers nous par le tort subi ou la négligence à nous faire un bien quelconque, cette dette c’est envers Dieu qu’elle est contractée : « chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits, qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait! … chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. » (Mt 25, 40.45). Nous imitons également le gérant trompeur quand, dans un geste charitable, nous donnons à autrui une part du bien qui a été confié à notre gérance.
Faites-vous des amis avec l'Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Le Royaume des cieux, nous n’y accéderons pas seuls mais en groupe. Aussi, est-il essentiel d’y avoir des amis pour nous y accueillir. Ces amis précieux ne sont pas ceux dont on recherche la compagnie en ce monde mais les réprouvés : les pauvres, les malades… ce qui dans le monde est vil et méprisé, ce qui n'est pas, Dieu l'a choisi pour réduire à rien ce qui est (1 Co 1, 28). La parabole du riche et de Lazare dans le même chapitre seizième de l’évangile de Luc (Lc 16, 19-31) nous porte à croire que si le riche s’était préoccupé de Lazare en ce monde, ce dernier aurait pu intervenir en sa faveur dans l’au-delà, mais compte tenu de son indifférence passée, cela n’était pas possible.
Jésus parle de l’Argent trompeur. En quoi l’argent et la richesse en général sont-ils trompeurs ? D’une part, ils nous paraissent désirables et nous sommes tentés d’en faire une fin, de thésauriser pour nous-mêmes (Lc 12, 21), plutôt que de les utiliser comme des moyens de contribuer au bien commun et, par là, s'enrichir en vue de Dieu (Lc 12, 21). D’autre part, qui les possède est tenté de s’en donner le mérite et oublie qu’ils leur ont été confiés en fidéicommis par Dieu pour le bien du plus grand nombre, pire, certains, par l’indépendance relative que les biens de ce monde leurs confèrent, en viennent à considérer ne pas avoir besoin des autres et de Dieu ou même à nier l’existence de ce dernier. Le principal problème lié à la possession des biens de ce monde, en particulier de l’argent, c’est de s’y attacher : Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent.