N'ayez pas l'amour du monde

Quelle merveilleuse voie Dieu a-t-il trouvé pour offrir à tous une chance égale d’accéder à Lui et de partager son existence pour l’éternité : le détachement des choses de ce monde pour ne s’attacher qu’à Lui seul !

Avec une telle règle, les plus choyés en ce monde partent même défavorisés car ils ont plus à se détacher que ceux qui ont peu ! Attention toutefois ! Il est possible d’être pauvre et d’être fermement attaché à son peu et, inversement, d’être riche sans se laisser accaparer par les soucis du monde. Cette règle de Dieu n’est pas un éloge de la pauvreté matérielle mais une incitation à la pauvreté du cœur : ne pas compter sur soi-même, ses talents et ses avoirs, mais mettre toute sa confiance et son espérance en Dieu seul.  La richesse était, par ailleurs, considérée comme un signe de la bénédiction de Dieu par le peuple de l’Alliance.

Dans un monde où la possession du capital, des moyens de création de la richesse, est d’une importance primordiale pour le bien des populations, il ne faut pas laisser ces instruments de développements aux mains de mercenaires qui ne pensent qu’à leur propre enrichissement. Aussi, celui qui a la chance de posséder de tels moyens ne doit-il pas démissionner face à ses obligations et s’en départir mais plutôt veiller à les mettre au service du bien commun. Si davantage de personnes ayant pour seule préoccupation le bien commun, des spirituels détachés des choses de ce monde, se retrouvaient en position d’autorité, notre monde ne s’en porterait que mieux et nous entendrions moins parler de scandales, de corruption… De telles personnes, quelque droites que soient leurs intentions, sont plus exposées à la tentation que celles qui possèdent peu, aussi doit-on reprendre pour elles la prière de Jésus pour ses disciples : « Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. Sanctifie-les dans la vérité: ta parole est vérité » (Jn 17, 15.17).