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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Écouter sans comprendre, regarder sans voir

 

                                                                                                  

Écouter sans comprendre, regarder sans voir

 

Les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » Il leur répondit : « À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n'est pas donné. Celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance ; mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Si je leur parle en paraboles, c'est parce qu'ils regardent sans regarder, qu'ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Ainsi s'accomplit pour eux la prophétie d'Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Le cœur de ce peuple s'est alourdi : ils sont devenus durs d'oreille, ils se sont bouché les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n'entendent pas, que leur cœur ne comprenne pas, et qu'ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris ! Mais vous, heureux vos yeux parce qu'ils voient, et vos oreilles parce qu'elles entendent ! Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.

 

Matthieu 13, 10-17

 

 

« Il n’est pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre » dit le proverbe. À plus forte raison quant il s’agit de la parole de Dieu et que celle-ci va à l’encontre des désirs de ceux qui se laissent guider par leurs passions (2 P 3, 3). Le cœur de ce peuple s'est alourdi. C’est le matériel, le bagage, qui alourdit. Qui s’attache aux réalités matérielles ne peut prendre son envol spirituel. Parfois, il suffit de bien peu de choses : « Qu'importe qu'un oiseau soit attaché d'un fil mince ou d'une corde ? Car, pour fin que soit le fil, l'oiseau y demeurera attaché comme à la corde, tant qu'il ne le brisera pas pour voler » (Jean de la Croix). 

 

« Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »  Bon Pasteur parti à la recherche des brebis perdues d’Israël (Mt 15, 24), Jésus s’abaisse à leur niveau et part des réalités matérielles auxquelles celles-ci se sont malencontreusement attachées pour chercher à élever leur esprit aux réalités spirituelles qui échappent à leur entendement. Le disciple qui souhaite porter la Bonne Nouvelle du Salut doit également partir de là où se trouve son auditoire s’il désire attirer son attention et l’amener là où son imagination ne soupçonne même pas l’existence : « Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver à tout prix quelques-uns » (1 Co 9, 22). Nous nous laissons enfermer dans des paradigmes, une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée) (Wikipedia),  et qui excluent toute autre manière de concevoir les choses. Au plan spirituel il y a un choix fondamental à faire : Dieu ou l’argent (Mt 6, 25).

 

Les disciples ont choisi de suivre Dieu et ce, aussitôt (Mt 4, 20.22), qu’ils y ont été invités. À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n'est pas donné. Celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance ; mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. À qui s’engage dans la voie spirituelle, l’Esprit révèle chaque jour davantage des mystères du Royaume des cieux, qui est Dieu, quel est son plan de salut… et cette connaissance va en s’approfondissant si bien que celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance.

 

Inversement, ceux qui prennent le chemin contraire, et s’attachent aux réalités matérielles, se désintéressent graduellement de Dieu et leurs yeux deviennent incapables de voir au-delà du tangible immédiat ce qui n’est pas sans rappeler le proverbe : « Quand le sage montre la lune, le sot regarde de doigt ». À eux s’applique la deuxième portion de la sentence : celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a.  Il s’agit d’une manière de s’exprimer car Dieu n’enlève rien, ce sont nos choix qui peuvent nous éloigner de Lui. Le résultat est cependant le même, l’attachement au sensible risque de nous faire perdre tout sens spirituel, nos oreilles devenant dures aux appels à la conversion que le Seigneur ne manque pas de nous adresser : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3, 20). Dieu, qui veut notre bien mais respecte notre liberté ne peut alors que s’en désoler : « Sinon, je les aurais guéris ! ».

 

Mais vous, heureux vos yeux parce qu'ils voient, et vos oreilles parce qu'elles entendent ! Nous devons nous montrer reconnaissants envers Dieu et ceux qui s’en sont faits les témoins dans notre vie, pour le don de la foi et pour nous avoir ouvert les yeux aux réalités d’En-Haut car nous ne les avons pas découvertes de nous-mêmes mais qu’elles nous ont été révélées.

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