Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
Participer au culte ne constitue pas une police d’assurances
Parole du Seigneur adressée à Jérémie : Tu iras te placer à l'entrée du temple du Seigneur, et tu proclameras ceci : « Écoutez la parole du Seigneur, vous tous, gens de Juda, qui entrez par ces portes pour adorer le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël : Suivez une bonne route, conduisez-vous bien, et je vous laisserai demeurer en ce lieu. Ne vous fiez pas à des paroles trompeuses, comme celles-ci : 'C'est ici le temple du Seigneur, le temple du Seigneur, le temple du Seigneur ! ' Si vous suivez vraiment la bonne route, si vous vous conduisez bien, si vous pratiquez la justice entre vous, si vous n'opprimez pas l'immigré, l'orphelin ni la veuve, si, en ce lieu, vous ne condamnez pas à mort l'innocent, et si vous ne suivez pas des dieux étrangers, en provoquant votre perte, alors je vous laisserai demeurer dans ce lieu, sur la terre que j'ai donnée à vos pères depuis toujours et pour toujours. Mais vous vous fiez à des paroles trompeuses, sans valeur : vous pourriez donc voler, tuer, commettre l'adultère, faire des faux serments, offrir de l'encens au dieu Baal, suivre des dieux étrangers que vous ne connaissez pas, et ensuite venir vous présenter devant moi, dans cette Maison qui porte mon Nom, en vous disant : 'Nous sommes à l'abri' ; et vous pourriez continuer toutes ces abominations ! Cette Maison qui porte mon Nom est-elle donc pour vous une caverne de bandits ? Quant à moi, c'est ainsi que je la vois. » Parole du Seigneur.
Jérémie 7, 1-11
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Contrairement aux hommes qui se laissent tromper par les apparences, Dieu sonde les reins et les cœurs; et paie chacun selon ses œuvres (Ap 2, 23). Le livre de l’Apocalypse reprend les paroles de Yahvé à Jérémie : « Moi, Yahvé, je scrute le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun d'après sa conduite, selon le fruit de ses œuvres » (Jr 17, 10). Il s’illusionne celui qui s’imagine pouvoir se dédouaner de toute responsabilité pour ses actes répréhensibles par sa seule participation aux activités du culte. Vous vous fiez à des paroles trompeuses, sans valeur : vous pourriez donc voler, tuer, commettre l'adultère, faire des faux serments, offrir de l'encens au dieu Baal, suivre des dieux étrangers que vous ne connaissez pas, et ensuite venir vous présenter devant moi, dans cette Maison qui porte mon Nom, en vous disant : 'Nous sommes à l'abri' ; et vous pourriez continuer toutes ces abominations ! Jésus lui-même reprend le même thème : « Hypocrites! Isaïe a bien prophétisé de vous, quand il a dit: Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu'ils me rendent: les doctrines qu'ils enseignent ne sont que préceptes humains » (Mt 15, 7-9).
Si les œuvres ont un poids relativement plus important, il s’illusionne tout autant celui qui pense se « payer » une place dans le Royaume par l’entremise de celles-ci ne serait-ce que parce qu’elles sont généralement, et à divers niveaux, entachées par des considérations humaines. Jésus nous met d’ailleurs en garde contre la tentation d’attirer les regards sur nos bonnes œuvres : « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d'eux; sinon, vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux » (Mt 6, 1). Pis encore, « nous ne faisons pas le bien que nous voulons et nous commettons le mal que nous ne voulons pas » (Rm 7, 19) de sorte que si nous mettions d’un côté nos présumées « bonnes œuvres » et de l’autre les « moins bonnes », la balance pencherait à coup sûr du côté de ces dernières. Heureusement, nous pouvons compter sur l’infinie miséricorde de Dieu pour espérer vivre en sa présence pour l’éternité, les critères pour en bénéficier ne demandant pas d’aptitudes particulières seulement une disposition appropriée du cœur : accueillir la gratuité du salut offert, demeurer humble et ne se glorifier de rien (agir autrement revenant à un crime de lèse-majesté, toute gloire personnelle usurpant une partie de celle qui est due à Dieu seul) et, enfin, par la réciprocité qu’exige la justice : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés » (Lc 6, 36-37).
Enfin, il existe, à l’opposé, des personnes qui prétendent que la participation aux activités du culte est facultative et même inutile puisqu’il leur est possible d’entrer en contact avec Dieu dans le secret de la prière privée conformément à l’instruction de Jésus : « Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Mt 6, 6). C’est là faire abstraction de cette autre déclaration de Jésus : « De même, je vous le dis en vérité, si deux d'entre vous, sur la terre, unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux » (Mt 18, 19-20). Qu’y a-t-il à comprendre de cela ? Il y a des grâces différentes rattachées à la prière personnelle de celles rattachées à la prière communautaire et qu’une vie de prière équilibrée doit inclure l’une et l’autre. Plus encore, Jésus nous a légués son Église comme instrument de salut, comme moyen de nous rattacher à Lui selon l’instruction qu’il nous a donnée « Je suis la vigne; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car hors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5), l’apôtre Paul associant l’Église au corps du Christ (Ép 4, 10-13). Cette Église nous communique la vie divine par les sacrements notamment ceux de l’Eucharistie, « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jn 6, 56) et de Réconciliation, « Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20, 22-23).
Si participer aux activités du culte ne garantit pas l’accès au salut éternel, s’abstenir d’y prendre part nous prive d’une nourriture essentielle à notre vie spirituelle. Ce que Dieu demande c’est de nous efforcer de mener une vie conforme aux grâces et à l’enseignement reçus dans les activités cultuelles sans quoi notre participation à celles-ci demeurera vaine. Les activités du culte sont essentielles à la vie spirituelle mais afin qu’elles portent tout le fruit qu’elles recèlent faut-il encore s’efforcer de ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu (2 Co 6, 1) en conformant notre vie aux enseignements de Celui-ci.