Nous sommes des serviteurs quelconques

Si Dieu qui opère en nous à la fois le vouloir et l'opération même, au profit de ses bienveillants desseins (Ph 2, 13) nous n’avons d’autre « mérite » que de nous laisser agir par Lui. De quoi pouvons-nous nous enorgueillir si Dieu place en nous le désir de faire le bien et nous donne les moyens nécessaires pour l’accomplir ? Notre rôle se limite à celui du serviteur quelconque qui ne fait que son devoir. Si nous attendons une reconnaissance particulière de Dieu pour ce qu’il nous a été donné d’accomplir en cette vie, nous avons grand intérêt à méditer sur ce passage de l’Évangile : « Ce n'est pas en me disant: Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? En ton nom que nous avons chassé les démons? En ton nom que nous avons fait bien des miracles? Alors je leur dirai en face: Jamais je ne vous ai connus; écartez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité » (Mt 7, 21-23). La volonté de Dieu c’est l’amour ! Ainsi donc, ce n’est pas tant ce que nous faisons qui a de la valeur aux yeux de Dieu, fut-ce des miracles, mais la manière dont nous le faisons, l’amour qui imprègne nos actions et qui fait des croyants « le sel de la terre » (Mt 5, 13) en donnant une saveur d’éternité à ce qui est commun, sans goût et sans valeur.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)

Quoi que je fasse, je le fais par et avec amour. Je laisse l’Amour imprégner ma vie et mes actions. Je demeure humble car « ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Je m’efforce de devenir chaque jour davantage l’outil dans la main du divin Charpentier. Si j’ai tendance à m’imaginer être important, je me rappelle être un émissaire de Dieu et médite sur la contribution relativement insignifiante de l’instrument dans la valeur de l’œuvre de l’artiste eu égard au rôle prééminent de la main qui le tient et surtout de l’imagination qui a vu les possibilités et conçu le projet. Je me rappelle que cet instrument qui n’a de valeur que dans la Main qui le tient, c’est moi !