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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Pourquoi Vatican II - Introduction

Introduction

 

Le 25 janvier 1959, Jean XXIII annonce à un groupe de cardinaux présents, et au monde entier, son intention de convoquer un concile œcuménique. La surprise est générale. Il n’y avait eu que deux conciles au cours des cinq derniers siècles, celui de Trente et Vatican I et ce dernier, en déclarant l’infaillibilité du pape, semblait avoir éliminé la nécessité de convoquer un concile pour régler toute question doctrinale litigieuse. D’autre part, le conclave avait élu le cardinal Roncalli, âgé de soixante-dix-sept ans à la tête de l’Église avec la conviction, comme celui-ci l’indique d’ailleurs dans son journal le 10 août 1962[1], qu’il serait un « pape de transition ».

 

Alberigo recense quatre types de concile[2] : d’abord le concile d’union pour chercher un accord pour réintégrer des frères séparés tels Lyon (1274) et Florence (1439) ; à l’inverse, le concile convoqué pour condamner les hérétiques et leurs erreurs dont Trente au XVIe siècle après la révolte protestante ; ensuite, il y a celui tenu pour ajouter au corpus dogmatique dont Vatican I reconnu comme le « concile de l’infaillibilité pontificale » ; enfin, il y a eu des conciles réformistes ou de réforme, dont l’objectif est de susciter un renouveau au sein de l’Église. Alberigo souligne également qu’un concile peut appartenir à plus d’une forme et, dans ses commentaires, qu’il est difficile, au moment de l’annonce, compte tenu du contexte historique, d’associer le futur concile Vatican II à l’une ou l’autre de celles-ci. Cette catégorisation historique sera utilisée, entre autres choses, pour chercher à découvrir le but recherché par Jean XXIII dans sa décision de convoquer un concile œcuménique.

 

Cette recherche couvrira la période qui va de Vatican I ouvert le 8 décembre 1869 à la mort de Jean XXIII,  le 3 juin 1963, dans l’entre-session après la première des 4 sessions du concile Vatican II. La lecture des textes relatifs aux événements survenus jusqu’à la clôture du concile n’ayant pas apporté d’éclairage nouveau, si ce n’est l’élection par le conclave du cardinal Montini, le 21 juin 1963, pour succéder à Jean XXIII. La poursuite normale de Vatican II était l’« enjeu principal[3] » dans le choix du futur pape. Le cardinal König a d’ailleurs rapporté les paroles rassurantes que Montini lui avait adressées lors du conclave et qui faisaient de lui le candidat du « parti conciliaire » : « Quel que soit le Pape, il ne pourra pas ne pas continuer la voie de Jean. »[4] Cette détermination des cardinaux électeurs à voir se poursuivre le concile dénote qu’il existait un réel besoin d’en tenir un. L’objectif de ce texte est de chercher à identifier, en plus des intentions du pape Jean, ce en quoi Vatican II pouvait constituer une réponse aux besoins de l’Église et du monde du début des années 1960. Enfin, seront évoqués certains événements survenus depuis la clôture du concile, le 8 décembre 1965,  et pouvant  être considérés comme des fruits de celui-ci et, donc des réponses à ces besoins.

 

 

[1] G. ALBERIGO, Histoire du concile Vatican II,  t. 1, Le catholicisme vers une nouvelle époque,  Cerf, Paris, 1997, p. 22.

[2] Op. cit., p. 85-87.

[3] G. ALBERIGO, Histoire du concile Vatican II,  t. 2, La formation de la conscience conciliaire,  Cerf, Paris, 1998, p. 589.

[4] R. DE MATTEI, Vatican II, Une histoire à écrire, Muller Éditions, 2013, p. 180.

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