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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Pourquoi Vatican II - Qui est Jean XXIII ?

Qui est Jean XXIII ?

 

Angelo Giuseppe Roncalli est né le 25 novembre 1881 à Sotto il Monte dans la province de Bergame en Italie. Parmi les faits saillants de sa carrière ecclésiastique on note : sa nomination par Pie IX, le 3 mars 1925, comme visiteur apostolique en Bulgarie, son passage à Istanbul au poste de délégué apostolique pour la Turquie et la Grèce de 1935 à 1945, sa nomination par Pie XII comme nonce apostolique en France et, enfin, son accession au cardinalat le 12 janvier 1953 pour devenir patriarche de Venise[1].   

 

Quand le choix du conclave se porte sur lui, le 28 octobre 1958, c’est un diplomate chevronné qui connaît bien le monde orthodoxe (Bulgarie), l’islam et la laïcité de l’État (Turquie), la sécularisation et les idées progressistes (France) qu’il place à la tête de l’Église. « Le choix se porte sur un pasteur, et non un “curialiste”. »[2] C’est là une caractéristique non négligeable pour la compréhension de Vatican II, « en tant que concile qui s’auto qualifie de “pastoral”, a été dépourvu d’un caractère doctrinal “définitoire” »[3].

 

Un élément important de la personnalité de Jean XXIII est la bonté qui émane de lui : « Les attitudes personnelles du pape, pour tout dire son style, expliquent l'extraordinaire rayonnement dans l'opinion publique du “bon pape” Jean, bien au-delà du monde catholique, et les espérances mises en son action. »[4] Cette bonté perçue aplanit les difficultés avec ceux qui ont des orientations contraires aux siennes et l’aidera à vaincre l’opposition de ceux, principalement dans la Curie, qui ne veulent pas voir Vatican II évoluer vers la voie de l’aggiornamento souhaité par le pape.

 

Enfin, on a cru à tort, sans doute en raison de la bonté qu’il projetait, que Jean XXIII était naïf, ou facilement influençable. À ce chapitre, on peut donner en exemple le fait qu’il ait refusé toute condamnation publique du communisme ou d’en traiter spécifiquement au concile en dépit du fait que : « Dans les vota des évêques arrivés à Rome pour le Concile, le communisme apparaissait comme l'erreur la plus grande à condamner. Dans la phase antépréparatoire du Concile, rien moins que 378 évêques avaient demandé que le Concile traite de l'athéisme moderne et, en particulier, du communisme, en indiquant les remèdes pour faire face à ce danger. »[5]  Si Jean XXIII a pu résister à un bloc de 378 évêques, nous pouvons inférer que ce n’est pas un petit groupe, même bien organisé, de « progressistes » qui a pris le contrôle du concile, mais que l’action des « progressistes » allait dans le sens souhaité par le pape, à défaut de quoi il aurait pris les mesures pour les contrecarrer. On peut citer en ce sens l’intervention décisive du pape le 21 novembre 1962 de retirer le schéma De Fontibus Revelationis et de le faire remodeler par une commission ad hoc, dans une décision qui violait ouvertement le Règlement du Concile et qui imprimait aux travaux une direction « obligée »[6]  La réaction du pape, rapportée par le cardinal Suenens suite au coup de théâtre de la première congrégation du concile, le 13 octobre 1962, lorsque le cardinal Liénart appuyé par le cardinal Frings à l’encontre du règlement et du cardinal Tisserant a réclamé et obtenu de reporter le vote sur la composition des commissions conciliaires indique bien cette appui du pape aux progressistes :  « Heureux coup de théâtre et audacieuse violation du règlement! (...) Le sort du Concile s'est en grande partie décidé à ce moment-là. Jean XXIII en a été content. »[7]

 

[1] J.-M. MAYEUR, Histoire du christianisme des origines à nos jours, t. 13, Crises et renouveau de 1958 à nos jours, Paris, Desclée, 2000, p. 17.

[2] Ibid., p. 17.

[3] R. DE MATTEI, Vatican II, Une histoire à écrire, Muller Éditions, 2013, p. 12.

[4] J.-M. MAYEUR, Op. cit., p. 20.

[5] R. DE MATTEI, Op. cit., p. 105.

[6] R. DE MATTEI, Vatican II, Une histoire à écrire, Muller Éditions, 2013, p. 158.

[7] Ibid. p. 122

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