Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
16 Avril 2019 Parole du jour
En ce temps-là, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? » Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” » Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? » Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! »
Matthieu 26, 14-25 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Judas et Pierre ont tous deux trahi Jésus, mais il y a entre les deux une grande différence. Judas trahit Jésus par intérêt personnel : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Judas se tient dans l’entourage de Jésus, non par amour de Jésus, mais pour ce que cela lui rapporte. L’évangéliste Jean note dans le récit d’un événement survenu six jours avant la Pâque : « Judas dit cela non par souci des pauvres, mais parce qu'il était voleur et que, tenant la bourse commune, il dérobait ce qu'on y mettait. » (Jn 12, 6). Cet amour de lui-même le conduit à l’hypocrisie : Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi (qui te trahira) ? » ; et à la duplicité, il livrera éventuellement Jésus par un baiser, dénaturant un geste qui en est un d’amour : « Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme! » (Lc 22, 48). Rien de tel en Pierre qui a renié par faiblesse humaine et non par manque d’amour effectif de Jésus. Jésus fera par ailleurs comprendre à Pierre, après la résurrection, que la seule chose qui importe n’est pas le moment de faiblesse passagère de ce dernier, mais l’amour de Pierre pour Jésus, d’où la triple question de Jésus : « M’aimes-tu ? » (Jn 21, 15-17).
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)
J’examine ma conduite afin de déterminer ce qui la dicte : mon intérêt personnel et l’amour de moi-même ou, à l’opposé, l’amour de Dieu et du prochain au mépris de moi-même. De ma réponse à cette question fondamentale dépend mon appartenance au camp de Pierre ou de Judas, la possibilité d’accéder ou non au salut éternel.