Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
15 Octobre 2020 Parole du jour, Pensées
En ce temps-là, comme la foule s’était rassemblée par milliers au point qu’on s’écrasait, Jésus, s’adressant d’abord à ses disciples, se mit à dire : « Méfiez-vous du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie. Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Aussi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en pleine lumière, ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits. Je vous le dis, à vous mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis : c’est celui-là que vous devez craindre. Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu. À plus forte raison les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez sans crainte : vous valez plus qu’une multitude de moineaux. » Luc 12, 1-7 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Méfiez-vous du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie. En quoi les pharisiens sont-ils hypocrites ? Ils affirment croire dans le Dieu qui est Amour et Miséricorde et, plutôt que de faire reposer leur espérance de salut en Lui, espèrent se justifier eux-mêmes notamment en suivant et en enseignant des doctrines que Jésus qualifie de « préceptes humains » (Mc 7, 7). Ils font preuve de duplicité lorsqu’ils affirment se soumettre à la volonté de Dieu qui est l’amour et dans les faits s’aiment plus eux-mêmes qu’ils n’aiment Dieu et le prochain : « Isaïe a bien prophétisé de vous, hypocrites, ainsi qu'il est écrit: Ce peuple m'honore des lèvres; mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu'ils me rendent » (Mc 7, 6-7). Le pape François met en garde contre cette duplicité au paragraphe 74 de sa récente lettre encyclique Fratelli Tutti :
Croire en Dieu et l’adorer ne garantit pas de vivre selon sa volonté… il existe des manières de vivre la foi qui favorisent l’ouverture du cœur aux frères ; et celle-ci sera la garantie d’une authentique ouverture à Dieu. Saint Jean Chrysostome est parvenu à exprimer avec beaucoup de clarté ce défi auquel sont confrontés les chrétiens : « Veux-tu honorer le Corps du Christ ? Ne commence pas par le mépriser quand il est nu. Ne l’honore pas ici [à l’église] avec des étoffes de soie, pour le négliger dehors où il souffre du froid et de la nudité ». Le paradoxe, c’est que parfois ceux qui affirment ne pas croire peuvent accomplir la volonté de Dieu mieux que les croyants.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)
Je garde vive à mon esprit la nécessité de cohérence entre la foi que je professe dans le Dieu qui est Amour et mon agir dans le quotidien qui doit viser à manifester de manière tangible l’amour de Dieu. Pour m’aider, je médite cet extrait de la lettre de l’apôtre Jacques : « À quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu'un dise: "J'ai la foi", s'il n'a pas les œuvres? La foi peut-elle le sauver? Si un frère ou une sœur sont nus, s'ils manquent de leur nourriture quotidienne, et que l'un d'entre vous leur dise: "Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous", sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il? Ainsi en est-il de la foi: si elle n'a pas les œuvres, elle est tout à fait morte. Au contraire, on dira: "Toi, tu as la foi, et moi, j'ai les œuvres? Montre-moi ta foi sans les œuvres; moi, c'est par les œuvres que je te montrerai ma foi. » (Jc 2, 14-18).