Veillez ! Ayez de l’huile !

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Matthieu 25, 1-13

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Qu’est-ce que cette huile dont parle Jésus ? Le livre Vocabulaire de théologie biblique (Éditions du Cerf , Paris, 1977) dit sous la rubrique HUILE :

Avec le froment et le vin, l’huile est un des aliments essentiels dont Dieu rassasie son peuple fidèle (Dt 11, 14) dans la terre, riche en oliviers (Dt 6, 11; 8, 8), où il l’a établi gratuitement. Elle apparaît comme une bénédiction divine (Dt 7, 13s; Jr 31, 12) dont la privation châtie l’infidélité (Mi 6, 15; Ha 3, 17), dont l’abondance est signe de salut (Jl 2, 19) et symbole du bonheur eschatologique (Os 2, 24). L’huile n’est d’ailleurs pas seulement nourriture indispensable, même en temps de disette (1R 17, 14s ; 2R 4, 1-7) ; c’est un onguent qui parfume le corps (Am 6, 6 ; Est 2, 12), fortifie les membres (Ez 16, 9) et adoucit les plaies (Is 1, 6; Lc 10, 34) ; enfin l’huile des lampes est source de lumière (Ex 27, 20s ; Mt 25, 3-8).

L’huile constitue le symbole de l’amour. L’amour est l’aliment essentiel dont Dieu rassasie l’âme du croyant. Se détourner de Dieu entraîne une privation d’amour alors que ceux qui connaîtront le bonheur eschatologique vivront d’amour. L’amour parfume nos actions, les rendant agréables à Dieu et adoucissant la peine de ceux qui souffrent en faveur de qui les gestes d’amour sont posés. Dans le cadre de la lecture de ce jour, on notera que l’amour est la seule chose qui importera pour nous donner accès au Royaume des cieux. Au soir de cette vie, nous serons jugés sur l’amour (Jean de la Croix).

Quant au Christ, dont le nom signifie l’Oint, il est rempli de cette huile de l’amour, lui qui s’est fait dire par son Père lors de son baptême : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. » (Mt 3, 17). Nous pouvons dire du Christ qu’il est imbu de l’Amour du Père dont il est la représentation visible.

Enfin, en ce qui nous concerne et pour revenir au texte du jour, notons que sans l’huile de l’amour, les lampes de nos âmes s’éteignent, rendant ces dernières inaptes à entrer dans la salle des noces éternelles.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je veille. Je me fais réceptacle de l’huile l’amour de Dieu en répandant autour de moi l’amour dont Il m’a déjà gratifié. Plus j’aime et plus Il me remplit de son Amour, me rendant par le fait davantage apte à aimer. J’espère avancer dans cette spirale d’amour reçu et redistribué jusqu’à ce que le Seigneur daigne m’accueillir auprès de Lui dans son infinie Miséricorde et que je devienne alors parfaitement transparent de son Amour.