Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
12 Janvier 2022 Parole du jour
En ces jours-là, Anne se leva, après qu’ils eurent mangé et bu. Le prêtre Éli était assis sur son siège, à l’entrée du sanctuaire du Seigneur. Anne, pleine d’amertume, se mit à prier le Seigneur et pleura abondamment. Elle fit un vœu en disant : « Seigneur de l’univers ! Si tu veux bien regarder l’humiliation de ta servante, te souvenir de moi, ne pas m’oublier, et me donner un fils, je le donnerai au Seigneur pour toute sa vie, et le rasoir ne passera pas sur sa tête. » Tandis qu’elle prolongeait sa prière devant le Seigneur, Éli observait sa bouche. Anne parlait dans son cœur : seules ses lèvres remuaient, et l’on n’entendait pas sa voix. Éli pensa qu’elle était ivre et lui dit : « Combien de temps vas-tu rester ivre ? Cuve donc ton vin ! » Anne répondit : « Non, mon seigneur, je ne suis qu’une femme affligée, je n’ai bu ni vin ni boisson forte ; j’épanche mon âme devant le Seigneur. Ne prends pas ta servante pour une vaurienne : c’est l’excès de mon chagrin et de mon dépit qui m’a fait prier aussi longtemps. » Éli lui répondit : « Va en paix, et que le Dieu d’Israël t’accorde ce que tu lui as demandé. » Anne dit alors : « Que ta servante trouve grâce devant toi ! » Elle s’en alla, elle se mit à manger, et son visage n’était plus le même. Le lendemain, Elcana et les siens se levèrent de bon matin. Après s’être prosternés devant le Seigneur, ils s’en retournèrent chez eux, à Rama. Elcana s’unit à Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle. Anne conçut et, le temps venu, elle enfanta un fils ; elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce) car, disait-elle : « Je l’ai demandé au Seigneur. » Premier livre de Samuel 1,9-20. Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
L’humilité, l’humiliation consentie, constitue un terreau fertile à partir duquel l’amour peut croître. Du temps d’Anne, mère de Samuel, la stérilité constituait une malédiction, une humiliation. Anne ne se révolte pas contre le Seigneur auquel elle reconnaît le pouvoir de mettre fin à la cause de ses tourments. Au contraire, elle Le supplie dans la prière d’y mettre un terme et s’engage à Lui redonner le fruit de l’amour dont Il voudra bien la combler : « Seigneur de l’univers ! Si tu veux bien regarder l’humiliation de ta servante, te souvenir de moi, ne pas m’oublier, et me donner un fils, je le donnerai au Seigneur pour toute sa vie. » C’est là la prière d’une personne très humble et très aimante, car très humble, une prière qui trouvera écho plusieurs siècles plus tard chez Augustin d’Hippone : « Seigneur, demande-moi ce que tu veux, mais donne-moi ce que tu me demandes. » Pour donner, redonner et conséquemment aimer, il faut avoir reçu, reconnaître avoir reçu, se savoir et se sentir aimé. Nous avons tous reçu, et grâce pour grâce (Jn 1, 16). Le problème de la faiblesse de notre amour ne vient pas de ce que nous n’avons pas reçu du Seigneur, mais plutôt de notre manque d’humilité à reconnaître avoir tout reçu de Lui, de continuer à tout recevoir de Lui et conséquemment de mettre notre espérance en Lui pour recevoir demain ce qui nous fait actuellement défaut. À partir du moment où nous reconnaissons avoir tout reçu, il devient beaucoup plus facile de donner, de redonner, et conséquemment d’aimer le Dieu de qui nous avons tout reçu ainsi que les frères et sœurs par l’entremise desquels il nous communique son amour et nous quémande le nôtre.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je consens aux humiliations auxquelles je suis soumis avec l’espérance que cela fera de moi éventuellement une personne plus aimante et donc plus conforme à la Volonté de mon Père céleste sur moi.