Vous ne me cherchez pas pour les bonnes raisons

Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce. Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

Jean 6, 22-29

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Jésus, parce qu’Il est Dieu, scrute les reins et les cœurs (Jr 11, 20) et, par conséquent, connaît les motifs trop immédiats et personnels de ceux qui l’ont suivi sur l’autre rive. Les dons de Dieu, les signes qu’Il accomplit, n’ont d’autre enjeu que la foi des bénéficiaires, des témoins et même de ceux qui en entendront parler par le bouche-à-oreille : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Parce qu’elle permet d’entrer en relation avec Dieu et de voir les personnes, les événements et les choses avec les yeux du Dieu qui est Amour, cette foi incline à l’amour, au don entièrement gratuit de soi, cet amour qui permet d’accéder à la vie éternelle. Parce que ces dons et ces signes n’ont d’autre finalité que de conduire au Dieu qui est Amour, ils ont une portée limitée dans le temps et viennent immanquablement à se tarir pour éviter que nous les recherchions pour eux-mêmes et notre bénéfice personnel au détriment de l’Amour auquel ils ont été prévus conduire.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je me garde de rechercher les signes tout en accueillant avec gratitude ceux que Dieu a donnés de sa Présence et de son Amour. J’évite de conditionner mon intérêt et mon « amour » de Dieu à la présence de signes. Lorsque les temps deviennent plus difficiles, lorsque le Seigneur se fait plus discret pour éprouver mon amour, en période de sécheresse, je me remémore ses bienfaits passés et je lui en rends gloire.