Invite ceux qui n’ont rien à te donner en retour

Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : “Cède-lui ta place” ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. » Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

Luc 14, 1.7-14

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L’Amour s’exprime par le don désintéressé, le don sans attente de retour. Dès que l’intérêt personnel s’immisce dans une relation, celle-ci perd sa qualité d’amour. Cette règle s’applique à toute relation, quel que soit notre interlocuteur, fût-ce Dieu Lui-même. Quand Jésus chasse les vendeurs du Temple leur reprochant d’en avoir fait une maison de commerce (Jn 2, 14-17), cela illustre, comme les nombreux signes accomplis par Jésus, ce qui se passe dans le secret des cœurs. Jean conclut d’ailleurs l’épisode par : « Ses disciples se rappelèrent qu'il est écrit: "Le zèle pour ta maison me dévorera." » La maison de Dieu, le Temple de l’Esprit, ce ne sont pas des lieux de pierre, mais de chair : nos cœurs. Nous faisons de notre cœur une maison de commerce quand nous marchandons avec Dieu, quand nous espérons être payés de retour pour le culte que nous Lui rendons. Un indice qu’une relation qui avait les apparences de l’amour n’était pas dénuée de recherche d’un intérêt personnel quelconque se manifeste lorsque nous déplorons au sujet d’une autre personne : « Me faire cela (ne pas répondre à une attente que nous avions à son endroit) après tout ce que j’ai fait pour elle ! »

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je réponds à l’appel de Jésus de donner sans attente de retour. Lui-même n’a-t-il pas donné sa vie sur la croix pour racheter les pécheurs que nous sommes et sachant, parce qu’il était Dieu, le peu de gratitude dont il serait payé de retour ? Je réponds à l’appel de Jésus qui souhaite aimer de manière tangible mon prochain à travers moi, sans espérer recevoir un salaire quelconque pour avoir été un outil entre ses mains miséricordieuses.