Impossible de se sauver, mais pour Dieu tout est possible

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Amen, je vous le dis : un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux. Je vous le répète : il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. » Entendant ces paroles, les disciples furent profondément déconcertés, et ils disaient : « Qui donc peut être sauvé ? » Jésus posa sur eux son regard et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible. » Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ? » Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers, beaucoup de derniers seront premiers. »

Matthieu 19, 23-30

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Pour entrer dans le Royaume cela requiert un cœur de pauvre, un cœur d’enfant, conscient de sa radicale incapacité et qui attend tout, particulièrement le salut, de l’infinie bonté de son Père céleste, du Dieu qui est Amour. Dieu seul peut nous procurer le salut : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » (Is 35, 4) Cette action salvatrice de Dieu a un nom : Jésus, « Dieu sauve », il n’y a pas d’autre nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés (Ac 4, 12). En Jésus, Dieu a montré que tout Lui est possible à commencer par revêtir la chair pour rendre cette dernière capable d’accueillir la divinité en la personne de l’Esprit et nous permettre d’aspirer au salut éternel, moyennant que nous laissions cet Esprit aimer en nous et à travers nous. Mieux encore, conscient de notre faiblesse, de notre inclinaison à faire la sourde oreille aux motions d’amour de cet Esprit, Il a payé par avance le prix du rachat de nos offenses en laissant la chair qu’Il avait revêtue en Jésus Christ être soumise aux pires sévices et être mise à mort sur la croix. C’est d’ailleurs au pied de la croix que nous voyons l’ultime tentation : « sauve-toi toi-même ! » (Lc 23, 34.36.38), le moment jugé favorable par le diable pour tenter à nouveau sa chance après avoir épuisé toute tentation (Lc 4, 13) au désert. Les riches, dans leur propension à tout vouloir se procurer en faisant usage de leur grande capacité de payer, sont particulièrement vulnérables à cette tentation de vouloir se sauver eux-mêmes de sorte qu’il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je demande au Seigneur un cœur de pauvre, de rendre chaque jour mon cœur davantage semblable au sien : doux et humble (Mt 11, 29).