Se détacher de tout pour suivre Jésus

En ce temps-là, voici que quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Celui qui est bon, c’est Dieu, et lui seul ! Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. » Il lui dit : « Lesquels ? » Jésus reprit : « ‘Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage. Honore ton père et ta mère.’ Et aussi : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ » Le jeune homme lui dit : « Tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il encore ? » Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. » À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

Matthieu 15, 21-28

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L’Ancien Testament parle d’autres dieux, d’idoles, qui détournent du Dieu Amour qui seul est. Ces autres dieux, ce sont toutes choses auxquelles nous nous attachons ou dans lesquelles nous mettons notre confiance et qui ne sont pas Dieu, généralement, mais pas exclusivement, des créations humaines, au premier chef l’argent et la richesse. Comme le dit Jean de la Croix, il faut se détacher de tout pour progresser vers l’Amour, notant au passage que le moindre attachement constitue un boulet qui freine notre progression : Qu’importe que l’oiseau soit retenu par un fil léger ou une corde ? Le fil qui le retient a beau être léger, l’oiseau y reste attaché comme à la corde, et, tant qu’il ne l’aura pas rompu, il ne pourra voler. Le danger de la richesse, outre le fait que de s’y attacher risque de détourner de Dieu, c’est l’habitude développée par ceux qui en sont les détenteurs de tout vouloir acheter, voire même un coin de paradis, d’accéder au Royaume éternel par leurs propres mérites alors que cet accès est gratuit moyennant l’infinie Miséricorde de Dieu et le sacrifice de la Passion consenti par le Christ pour notre rachat. Le jeune homme riche de l’Évangile aimerait bien se faire dire qu’il se « méritera » d’accéder au Royaume moyennant sa bonne conduite, prêt à se conformer à toute exigence de la Loi qui lui aurait échappée. Jésus déçoit ses attentes, car Il lui répond qu’on accède au Royaume que par l’amour, un amour qui est don, un don sans limite à l’image du sien qui a sacrifié jusqu’à sa propre vie (Puis viens, suis-moi). Et au terme, pour nous qui n’avons pas double nature, humaine et divine, et qui ne parviendrons pas à la complète translucidité de l’amour de Dieu en cette vie, nous devrons recourir à la divine Miséricorde pour parfaire la transparence de cet Amour requise pour se tenir en sa Présence pour l’éternité.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je ne m’attache qu’à Dieu seul, je mets ma confiance uniquement en Lui, comme les très jeunes enfants en leurs parents. Je ne compte que sur l’infinie Miséricorde pour me donner accès au Royaume, une Miséricorde que je me dispose à accueillir en me montrant moi-même miséricordieux envers les autres et en laissant Dieu les aimer à travers moi.