Le murmure d’une brise légère, signe de la présence du Seigneur

En ces jours-là, lorsque le prophète Élie fut arrivé à l’Horeb, la montagne de Dieu, il entra dans une caverne et y passa la nuit. Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer. » À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne.

Premier livre des Rois 19,9.11-13.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Parce qu’Il est Amour et recherche notre amour, le Seigneur met un frein à l’expression de sa Toute-Puissance afin de préserver notre liberté d’adhérer à Lui ou non. Ils font fausse route ceux qui attendent du Seigneur qu’Il donne un signe indéniable de sa Présence : « Cette génération est une génération mauvaise; elle demande un signe, et de signe, il ne lui sera donné que le signe de Jonas. » (Lc 11, 29), un non-signe pour ainsi dire, un Dieu Tout-Puissant qui, par amour, un amour infini, laisse sa créature anéantir la chair sous laquelle il s’était présenté à elle. Au prophète Osée, le Seigneur dira : Mon épouse infidèle, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. » (Os 2, 16), le désert, le lieu du non-signe, où il n’y a rien d’autre que le sable à perte de vue. Nous aussi nous sommes conviés au désert pour rencontrer le Seigneur, le désert de l’oraison, un moment de calme et de silence où nous nous coupons de toute distraction potentielle pour que le Seigneur vienne à notre rencontre dans la discrétion d’une brise légère et entreprenne d’établir un cœur à cœur avec nous.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

À la suite du roi Achaz, je me garde de demander un signe au Seigneur, par crainte de troubler son plan d’amour pour moi. Je fais silence afin d’être en mesure d’entendre le murmure de la brise légère dans laquelle le Seigneur se présente à nous.