Une seule chose est nécessaire : l’attention amoureuse

En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

Luc 10, 38-42

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L’amour se manifeste par une présence à l’autre. Sa qualité dépend de notre attention envers ce qu’il souhaite nous faire partager : ses joies, ses peines, ses besoins, ses désirs… Nous pouvons nous dépenser sans compter pour les autres, mais si nous ne nous sommes pas préalablement arrêtés pour les écouter, nous risquons de nous dépenser en pure perte, car alors nous faisons ce que nous pensons que l’autre attend de nous et non ce qu’il attend effectivement que nous fassions pour lui. À plus forte raison, ce qui précède est-il vrai si cet autre dont il est question est Dieu. Dieu désire se communiquer à nous. Dans cette communication de Lui-même dont Dieu gratifie ceux qui prennent le temps de s’arrêter pour Lui accorder toute leur attention, non seulement Dieu leur manifeste-t-il sa Volonté, mais encore leur donne-t-il des moyens d’accomplir cette Volonté par le secours de sa grâce. Ainsi, quiconque prend le temps de s’arrêter pour donner toute son attention à Dieu vise-t-il juste, conformément au divin désir, dans son activité, mais encore se montre-t-il plus efficace et persévérant dans cette activité en raison des grâces que le Seigneur lui aura communiquées dans sa contemplation.

Ceux qui sont naturellement dotés de grâces d’écoute doivent, pour leur part, prendre garde à traduire en actions concrètes les attentes de Dieu et des autres à leur égard, faute de quoi leur écoute aura été vaine. Une écoute sans action conséquente ne serait que de la paresse. Pour conclure, écoutons Jan van Ruusbroec : Cette chose unique, nécessaire à tous, c’est le divin amour. La meilleure part, c’est une vie intérieure adhérant amoureusement à Dieu. (La pierre brillante)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je prends des temps d’arrêt dans ma journée pour me faire attentif à Dieu et à ce qu’Il attend de moi. Ces temps d’arrêt sont ma boussole pour orienter mon activité en même temps que j’y puise les ressources nécessaires pour les accomplir. Je puise alors à la sagesse de la pensée bénédictine : Ora et labora, prie et travaille, l’efficacité de l’activité dépendant de la qualité de la prière, de l’attention accordée à Dieu.