Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
16 Août 2025 Parole du jour
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En ce temps-là, on présenta des enfants à Jésus pour qu’il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartèrent vivement. Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » Il leur imposa les mains, puis il partit de là. Matthieu 19, 13-15 Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Ce récit de l’Évangile revêt pour moi une couleur bien particulière compte tenu de ce que j’ai été impliqué dans un événement similaire alors que j’avais six ans. Mes parents rendaient occasionnellement visite à un curé qui jouissait d’une réputation de sainteté. Lors d’une de ces visites, ce curé m’accorda toute son attention pendant une trentaine de minutes. Ma mère m’a raconté quelques années plus tard que mon père était furieux après la rencontre de ce que le curé m’ait accordé autant d’attention et, en ai-je déduit, pas à lui !
Dieu ne fait acception de personne (Ac 10, 34). Tous ont de l’importance à ses yeux, même ceux qui Lui sont hostiles et dont il est dit au chapitre précédent de l’Évangile de Matthieu : « Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu » (Mt 18, 12-14), à plus forte raison quand les petits dont il s’agit sont encore plongés dans l’innocence de l’enfance et ne savent pas encore bien discerner le bien du mal.
C’est l’esprit du monde et non l’Esprit d’Amour qui nous amène à faire de la ségrégation entre les personnes. Dans le monde, l’attention accordée à l’un en prive nécessairement un autre qui aurait préféré que ce temps lui soit accordé. Rien de tel dans l’amour qui se réjouit de la bonne fortune des autres. Rien de tel lorsque l’Amour dont il est question est Dieu, ce Dieu dont l’Amour est infini, qui aime infiniment chacun sans que cela n’enlève quoi que ce soit aux autres. En écartant les enfants, les apôtres démontrent encore une fois que leur amour a bien peu progressé, bien qu’ils aient côtoyé le Seigneur depuis un certain temps déjà.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Mon amour étant appelé par Dieu à ressembler au sien, je ne fais pas de distinction entre les personnes. Je me réjouis de la bonne fortune des autres, de ce que le Seigneur leur a accordé dans sa Sagesse. Je ne me sens pas lésé par ce que le Seigneur accorde aux autres, confiant qu’Il pourvoira à ce qui m’est nécessaire par sa Providence, de cette même confiance qui anime les enfants à savoir que leurs parents leur procureront le nécessaire pour vivre.